LesSentiers de la gloire (Paths of GloryLe film reprend le titre du roman de Humphrey Cobb dont il en est l'adaptation. Mais son titre est aussi une citation du poĂšme de Thomas Gray, ÉlĂ©gie Ă©crite dans un cimetiĂšre de campagne, qui a donnĂ© ensuite son titre Ă  un de la PremiĂšre Guerre mondiale peint par Thomas Gray.) est un film de guerre amĂ©ricain pendant la PremiĂšre

Sam Mendes, 2019 LE COMMENTAIRE Dans la vie, il faut parfois aller au feu. Non pas par conviction, mais simplement parce que quelqu’un d’autre l’a dĂ©cidĂ© pour nous cf L’étau de Munich. Ainsi soit-il. On a toujours le choix, parait-il. Jusqu’à ce qu’on ne l’ait plus. TerrorisĂ©s, il ne nous reste plus qu’à compter sur notre dĂ©termination. Peut-ĂȘtre sur un ami cf Slumdog Millionnaire. Et sur notre bonne fortune. LE PITCH Deux garçons sont envoyĂ©s en terrain ennemi pour Ă©viter un massacre. LE RÉSUMÉ Le 6 avril 1917, les Allemands font mine d’abandonner leurs tranchĂ©es. En rĂ©alitĂ©, ces petits coquins cherchent Ă  faire une surprise aux Anglais en les attendant de pied ferme sur la ligne Hindenburg. Les Britanniques n’y voient que du feu, sauf le General Erinmore Colin Firth qui flaire l’arnaque. Il veut avertir le Colonel McKenzie Benedict Cumberbatch. L’offensive ne doit pas ĂȘtre lancĂ©e, sinon 1,600 hommes vont se faire dĂ©couper par l’artillerie du Kaiser. Les deux soldats Will Schofield George MacKay and Tom Blake Dean-Charles Chapman sont dĂ©signĂ©s pour aller porter la bonne parole. They’re walking into a trap. Your orders are to deliver a message calling off tomorrow morning’s attack. If you fail, it will be a massacre. Pression. Leur voyage n’est pas une partie de plaisir. Il leur faut traverser un no man’s land truffĂ© de cadavres et de rats. Blake sauve hĂ©roĂŻquement la vie de Schofield, piĂ©gĂ© par une mine cachĂ©e dans une tranchĂ©e abandonnĂ©e. Quelques minutes plus tard, son ami ne pourra pas lui retourner la politesse. Blake est blessĂ© mortellement par un pilote Allemand. Comble de l’ironie, Blake avait insistĂ© pour lui venir en aide. Schofield doit continuer sa mission et se rendre Ă  Ecoust pour prĂ©venir la division Devon. Il est escortĂ© par le Capitaine Smith Mark Strong mais doit finir sa route seul. Passant au travers des bombes, il alerte McKenzie avant qu’il ne soit trop tard. Le Colonel rappelle ses troupes, la mort dans l’ñme. I hoped today might be a good day. Hope is a dangerous thing. That’s it for now, then next week, Command will send a different message. Attack at dawn. À l’infirmerie, Schofield retrouve Joseph Blake Richard Madden pour l’informer de la mort de son frĂšre. L’EXPLICATION 1917, c’est avant tout ne pas perdre. Dans le sport, certains entraineurs prĂŽnent un jeu offensif. Leur philosophie de la victoire passe par le but ou le point de plus. Lancer toutes ses forces dans la batailles. Gagner avec panache, ou perdre avec les honneurs. C’est l’approche du jusqu’au boutiste Colonel McKenzie. There is only one way this war ends Last man standing. D’autres, au contraire, pensent que la meilleure dĂ©fense
 c’est la dĂ©fense. Pour eux, le meilleur moyen de gagner est encore de ne pas se faire trouer. Passer entre les balles est suffisamment hĂ©roĂŻque. Survivre, c’est pas si mal cf Le Pianiste. Ainsi on gagne Ă  l’usure. Quand on n’accepte la dĂ©faite Ă  aucun prix. C’est la stratĂ©gie du GĂ©nĂ©ral Erinmore. Pas trĂšs flamboyant mais efficace. On a connu des Ă©quipes qui ont gagnĂ© des Coupes du Monde de football en jouant la contre-attaque cf Les Bleus 2018. La preuve que cela marche. Dans cette PremiĂšre Guerre Mondiale, dite de position », il fallait ĂȘtre patient. Les casse-coups finissaient la tĂȘte dans les barbelĂ©s. Et surtout, il fallait jouer tactique pour ne pas se mettre Ă  la faute. 14-18 aux allures de jeu d’échecs. Gagner passe par ĂȘtre plus malin que la personne d’en face, de maniĂšre Ă  ne pas se faire piĂ©ger bĂȘtement. En poker, cela se traduit par se retenir de rentrer dans une main Ă  l’apparence trop facile. Gare au piĂšge. Les grands joueurs savent qu’une petite main de perdue peut-ĂȘtre synonyme d’une grande partie remportĂ©e. Ils savent aussi Ă  quel point il est difficile de jeter ses cartes. Aussi difficile que de traverser les lignes ennemies pour Blake et Schofield. On trĂ©buche sur les cadavres. Trahi par un rat dans des galeries oĂč on n’aurait jamais dĂ» s’aventurer. PoignardĂ©s mĂȘme pas dans le dos par celui Ă  qui on voulait venir en aide. Atteindre le tĂȘtu Colonel McKenzie qui ne demande que d’aller au carton cf La ligne rouge. I’m not calling off my men. Tenter de le convaincre de faire machine arriĂšre, grĂące Ă  la lettre du GĂ©nĂ©ral. Une performance encore plus admirable que d’avoir Ă©chappĂ© Ă  des soldats Allemands dans un petit village de la Somme en pleine nuit. Ou d’avoir Ă©vitĂ© leurs balles perdues. Pendant ce long voyage, Schofield a tellement de raison d’abandonner et cĂ©der Ă  la facilitĂ©. Se planquer derriĂšre sa peur. CĂ©der Ă  la colĂšre. Suivre son ego. Impossible de ne pas se dĂ©courager. You’ll never make it. Heureusement qu’il a un camarade de galĂšre cf Gerry. Blake sera sa rampe de lancement. Celui qui ne lĂąche rien. Un bon Anglais. Il choisit Schofield et le prend par la main pour mieux lui montrer la voie. Pas Ă©tonnant si Blake a la carte. C’est Ă©galement lui qui imprime le tempo cf Whiplash. PrĂ©curseur des Rolling Stones. We need to keep moving. Au cours de cette mission, il est nĂ©cessaire de ne pas rĂ©flĂ©chir. Être un bon soldat peut-ĂȘtre mais lorsque la voie de la sagesse est incarnĂ©e par Erinmore avec sa fine moustache, on peut l’écouter. Un homme qui n’a pas de problĂšme Ă  reconnaĂźtre ses fautes et faire machine arriĂšre si nĂ©cessaire. Le GĂ©nĂ©ral envoie ses soldats au casse-pipe, mais pas pour rien. Au bout, il y a la victoire des AlliĂ©s et d’une certaine idĂ©e de la vie. Avec un peu de biĂšre certes, mais sans choucroute. Le soldat doit exĂ©cuter. Faire son boulot, portĂ© par une conviction profonde, plus que la recherche de la gloire personnelle. Schofield n’est pas du genre Ă  se laisser absorber par sa petite personne, ce qui lui permettra d’aller au bout du voyage. Il n’est pas guidĂ© par un symbole de prestige. It doesn’t make you special. Il a d’ailleurs troquĂ© sa mĂ©daille du mĂ©rite contre une bouteille de vin car il avait soif. Tout ce qui compte pour lui, c’est faire passer le message d’abord Ă  McKenzie. Puis Ă  Joseph Blake. Car les principes comptent cf Les hommes d’honneur. Schofield est le porteur de mauvaises nouvelles grĂące auquel l’histoire peut continuer. LE TRAILER Cette explication n’engage que son auteur.

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Lesmagasins spĂ©cialisĂ©s. Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe diffĂ©rentes alternatives pour trouver une affiche de film de cinĂ©ma. La premiĂšre, et sans doute la plus connue, reste les magasins tels que les grandes surfaces ou les magasins multimĂ©dia, comme la FNAC, qui proposent toujours des affiches de films Ă  vendre.
Censure, menaces de mort, manifestations, attentats
 L’histoire du cinĂ©ma est parsemĂ©e de polĂ©miques et de dĂ©bats acharnĂ©s qui mettent rĂ©guliĂšrement Ă  l’épreuve la libertĂ© d’expression et de crĂ©ation des cinĂ©astes – et pas des moindres Scorsese, Kubrick, etc.. La rĂ©sistance propre de certaines Ɠuvres au temps ainsi qu’aux multiples tentatives de sabordage fait sans doute partie de l’apanage des grands films. Retour sur une poignĂ©e de longs-mĂ©trages dont la sortie en salle fut hautement pĂ©rilleuse. 1 Freaks, la monstrueuse parade de Tod Browning, 1932 Aujourd’hui considĂ©rĂ© comme un pilier du 7e art, le chef-d’Ɠuvre de Tod Browning fut pourtant trĂšs controversĂ© lors de sa sortie. Freaks est connu pour avoir influencĂ©, entre autres, des cinĂ©astes rĂ©vĂ©rĂ©s tels que Werner Herzog, Guillermo Del Toro, Tim Burton ou encore David Lynch, avec notamment Elephant Man 1980. Le film, alors nĂ© du souhait de la MGM Metro-Goldwyn-Mayer de concurrencer les monstres d’Universal dont le Dracula rĂ©alisĂ© quelques annĂ©es plus tĂŽt par Tod Browning, suit la vie d’un cirque itinĂ©rant et de ses monstres de foire » qui, malgrĂ© leurs difformitĂ©s, se rĂ©vĂšlent bien plus humains qu’il n’y paraĂźt – Hans le Lilliputien Harry Earles, les sƓurs siamoises Daisy et Violet Hilton, les femmes sans bras Frances O’Connor, Martha Morris, l’homme-tronc Johnny Eck, etc. Tod Browning entourĂ© du casting de Freaks.©Collection Christophel Avant mĂȘme sa sortie, le film fait parler de lui sur le tournage, des employĂ©s horrifiĂ©s quittent le studio tandis que les vedettes du film se voient privĂ©es de cantine par la MGM. Lors de sa sortie aux États-Unis, le film, par ailleurs violemment fustigĂ© par des groupes catholiques, est amputĂ© d’une demi-heure – il dure alors Ă  peine plus d’une heure – et voit sa fin remaniĂ©e malgrĂ© la censure, Freaks dĂ©clenche un scandale retentissant aussi bien du cĂŽtĂ© de la critique que du public et le film est retirĂ© des Ă©crans un mois seulement aprĂšs sa sortie. Browning, qui selon la lĂ©gende aurait grandi dans le monde du cirque aprĂšs avoir quittĂ© sa propre famille, signe paradoxalement son ultime chef-d’Ɠuvre en mĂȘme temps que la fin prĂ©maturĂ©e de sa carriĂšre il ne rĂ©alisera plus que quatre longs-mĂ©trages aprĂšs cet Ă©chec cuisant. En Angleterre, le film restera interdit pendant plus de 30 ans. Ce n’est qu’en 1962 que, sorti d’outre-tombe pour ĂȘtre diffusĂ© Ă  la Mostra de Venise, il sera enfin considĂ©rĂ© Ă  sa juste valeur aprĂšs des annĂ©es passĂ©es dans des cinĂ©mas grindhouse oĂč Ă©taient essentiellement projetĂ©s des films d’exploitation. 2 Orange mĂ©canique de Stanley Kubrick, 1971 AdaptĂ© du roman Ă©ponyme d’Anthony Burgess 1962, Orange mĂ©canique, sorti en 1971, est certainement l’un des films les plus violents de Stanley Kubrick. Le rĂ©alisateur de 2001 l’odyssĂ©e de l’espace et Full Metal Jacket suit une bande de malfaiteurs emmenĂ©e par Alex DeLarge Malcolm McDowell, commettant une sĂ©rie de crimes abjects, parfois Ă  caractĂšre sexuel, au sein d’une sociĂ©tĂ© totalitaire. L’extrĂȘme violence physique laissera place, dans la seconde partie du film, Ă  la violence institutionnelle dĂ©ployĂ©e sur Alex pour rĂ©habiliter – en mĂȘme temps qu’annihiler – l’individu. ©Warner Bros. Cependant, le film de Stanley Kubrick, pourtant grand habituĂ© des polĂ©miques Les Sentiers de la gloire, Lolita ou Eyes Wide Shut, son ultime long-mĂ©trage, furent eux aussi controversĂ©s en leur temps, demeure sans doute son film le plus dĂ©rangeant. Quelque temps aprĂšs sa sortie, le film est accusĂ© d’encourager les violences et les copycat crimes, c’est-Ă -dire les crimes qui auraient Ă©tĂ© directement inspirĂ©s par le film. AprĂšs avoir essuyĂ© de nombreuses menaces, Kubrick lui-mĂȘme dĂ©cide en 1974 de la dĂ©programmation du film au Royaume-Uni, oĂč Orange mĂ©canique, aprĂšs plus de 60 semaines passĂ©es Ă  l’affiche, restera interdit pendant prĂšs de 30 ans, jusqu’à la mort du cinĂ©aste en 1999. En France, le film ne sera diffusĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision que 25 ans aprĂšs sa sortie et en seconde partie de soirĂ©e. Preuve supplĂ©mentaire, s’il en fallait une, de l’influence majeure que le film a eue sur l’histoire du cinĂ©ma, le film de Kubrick est entrĂ© Ă  la bibliothĂšque du CongrĂšs des États-Unis en 2020. 3 L’Empire des sens de Nagisa Ìshima, 1976 PrĂ©sentĂ© au Festival de Cannes en 1976, L’Empire des sens a rĂ©volutionnĂ© l’esthĂ©tique du cinĂ©ma Ă©rotique japonais et fait scandale dĂšs sa sortie. Le film de Nagisa Ìshima, inspirĂ© d’un fait divers survenu Japon des annĂ©es 1930 – Abe Sada, une servante, Ă©trangla son amant au moment de l’orgasme, avant de l’émasculer –, est restĂ© cĂ©lĂšbre pour ses scĂšnes de sexe non simulĂ©es et son dialogue entre le sexe et la mort. L’Empire des sens commençait dĂ©jĂ  par contrevenir aux codes du cinĂ©ma Ă©rotique de son temps en Ă©tant entiĂšrement racontĂ© du point de vue fĂ©minin et en filmant un acte sexuel frontalement. Le film est tournĂ© au Japon, mais le projet est produit en France par Anatole Dauman. Pour Ă©chapper Ă  la censure dans son pays, Ìshima doit faire dĂ©velopper les rushes du film en France. D’abord classĂ© X dans l’Hexagone, le film a obtenu une dĂ©rogation du Premier ministre de l’époque, Jacques Chirac, convaincu par de nombreux intellectuels de la dimension artistique du film. Au Japon, les autoritĂ©s sont bien moins clĂ©mentes et le film tombe irrĂ©mĂ©diablement sous le coup de la censure les scĂšnes de sexe sont coupĂ©es et son rĂ©alisateur est mĂȘme appelĂ© Ă  comparaĂźtre devant le tribunal de Tokyo pour obscĂ©nitĂ© ». Durant son procĂšs, qui dure trois ans, le rĂ©alisateur dĂ©clare Si l’on considĂšre que l’obscĂ©nitĂ© existe, il faut prĂ©ciser qu’elle n’existe que dans la tĂȘte des procureurs et des policiers chargĂ©s de la poursuivre. » Pour sa ressortie au Japon en 2000, les scĂšnes de sexe ont Ă©tĂ© rĂ©intĂ©grĂ©es au long-mĂ©trage, mais les organes gĂ©nitaux furent floutĂ©s. La version intĂ©grale de L’Empire des sens est toujours censurĂ©e au Japon. 4 La DerniĂšre Tentation du Christ de Martin Scorsese, 1988 La question de la foi – en particulier chrĂ©tienne – traverse de part en part la filmographie de Martin Scorsese. ÉlevĂ© dans une famille catholique, le jeune Martin a un temps envisagĂ© de devenir prĂȘtre avant de se consacrer finalement au septiĂšme art. Sorti en 1988, La DerniĂšre Tentation du Christ, adaptation de l’Ɠuvre du romancier grec NĂ­kos KazantzĂ­kis, est sans doute, avec Kundun 1997 et Silence 2017, son film qui traite le plus frontalement de cette thĂ©matique. Or, la sortie du film Ă©crit par Paul Schrader – dans lequel on trouve, entre autres, Willem Dafoe en JĂ©sus de Nazareth, Harvey Keitel en Judas ou encore David Bowie en Ponce Pilate, et Peter Gabriel Ă  la bande originale – fut l’une des plus controversĂ©es et des plus virulentes de toute l’histoire du cinĂ©ma. Avant mĂȘme sa sortie, le film de Scorsese est rejetĂ© par les autoritĂ©s religieuses et visĂ© par des vagues de manifestations, des priĂšres de nuit et autres protestations des milieux les plus conservateurs, offusquĂ©s par le caractĂšre blasphĂ©matoire du film fidĂšle au livre de KazantzĂ­kis. Le film est interdit de diffusion dans plusieurs pays, le cinĂ©aste reçoit des menaces de mort, rien ne va. En France, la sortie du film tourne mĂȘme Ă  la catastrophe un cinĂ©ma est incendiĂ© Ă  Besançon, le film est dĂ©programmĂ© de quasiment toutes les salles Ă  l’exception de quelques rares cinĂ©mas encadrĂ©s par la police et, le soir du 22 octobre 1988, un groupe catholique intĂ©griste provoque l’incendie de l’Espace Saint-Michel, au cƓur du Quartier latin. L’attentat fait 14 blessĂ©s. 5 Crash de David Cronenberg, 1996 En 1996, le rĂ©alisateur canadien David Cronenberg dĂ©frayait la chronique au Festival de Cannes avec son adaptation du roman Ă©ponyme de Ballard 1973, dans lequel des personnages en perdition et en panne de libido – pour faire court – cultivent un penchant sexuel pour les accidents de voiture et les corps mutilĂ©s. MalgrĂ© les innombrables visions dĂ©rangeantes dont les films de Cronenberg accouchent, Crash dĂ©clenche un vĂ©ritable tollĂ© lors de sa sortie. Comme le rappelle Olivier PĂšre dans un petit ouvrage consacrĂ© au film Ă  l’occasion de sa ressortie Crash – RĂȘves d’acier, Carlotta Films, 2020, les membres de l’équipe du film ont Ă©tĂ© violemment pris Ă  parti lors de la traditionnelle confĂ©rence de presse cannoise Ă  l’issue de la projection du film. Le film a finalement remportĂ© le Prix spĂ©cial du jury malgrĂ© les rĂ©ticences des jurĂ©s et d’une critique globalement incendiaire Francis Ford Coppola, alors prĂ©sident du jury cannois, aurait tout bonnement dĂ©testĂ© le long-mĂ©trage. Holly Hunter dans Crash version restaurĂ©e.©Carlotta Films Aujourd’hui rĂ©vĂ©rĂ© par les cinĂ©philes, le film est un Ă©chec total au box-office, avec seulement 2,6 millions de dollars rĂ©coltĂ©s sur le sol amĂ©ricain. La carriĂšre de l’acteur principal, James Spader, promise Ă  un avenir Ă©tincelante il avait notamment reçu le prix d’interprĂ©tation en 1989 pour Sexe, mensonges et vidĂ©os de Steven Soderbergh, ne redĂ©collera jamais rĂ©ellement. Dans les cinĂ©mas de la chaĂźne AMC États-Unis, des gardes sont postĂ©s Ă  l’entrĂ©e pour veiller Ă  ce qu’aucun mineur n’assiste aux projections. En Angleterre, le film est mĂȘme boycottĂ© Ă  l’initiative des journaux The Daily Mail et The Evening Standard, jugeant le long-mĂ©trage pornographique. Le chef-d’Ɠuvre de Cronenberg ne sortira au Royaume-Uni et aux États-Unis qu’en 1997. À lire aussi MentionslĂ©gales. Éditeur : La forme de la sociĂ©tĂ© CinĂ© Sorbonne Ă©dite le site www.lafilmotheque.fr. CinĂ© Sorbonne est une SARL au capital de 76 224,50 euros, immatriculĂ©e au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s sous le numĂ©ro 392 396 339, APE : 921 G, N° de TVA intracommunautaire : FR 36 392 396 339, joignable Ă  infos@lafilmotheque.fr. La PremiĂšre Guerre Mondiale, Ă©galement connue sous le nom de Grande Guerre », a marquĂ© l’Histoire. Disons le, elle n’a de grande que son ampleur et n’eut, comme toutes les guerres, aucune grandeur ». On la nomma donc ainsi par son Ă©chelle, le nombre de victimes et l’ampleur des destructions matĂ©rielles. Ce conflit majeur a plongĂ© l’Europe et une partie du monde dans un conflit dĂ©vastateur, en ouvrant, dans le sang, un XXe siĂšcle qui allait se poursuivre, par la suite, sur le mĂȘme ton voir chronologie. Si elle a marquĂ© le siĂšcle, le monde moderne, et les esprits, cette guerre de 1914 Ă  1918 a aussi inspirĂ© de nombreux rĂ©alisateurs et scĂ©naristes. Elle a ainsi donnĂ© naissance Ă  plusieurs films, intimistes ou Ă©piques dont certains sont mĂȘme encore trĂšs rĂ©cents. Ces longs mĂ©trages sur la PremiĂšre Guerre Mondiale et ses horreurs sont l’Ɠuvre de rĂ©alisateurs français ou Ă©trangers. Dans ce top, nous allons vous prĂ©senter 5 films d’anthologie qui prĂ©sentent, chacun Ă  leur maniĂšre, un regard diffĂ©rent sur ce sujet Au revoir lĂ -haut de Albert Dupontel Au revoir-lĂ -haut, un grand film de Albert Dupontel Il s’agit d’un film sorti en 2017. Il est tirĂ© du roman du mĂȘme nom de Pierre LemaĂźtre ayant reçu le Prix Goncourt 2013. Suite au grand succĂšs du livre, Au-Revoir lĂ -Haut » est adaptĂ© sur grand Ă©cran par le rĂ©alisateur Albert Dupontel. Ce long mĂ©trage de 1h57 min est une grande rĂ©ussite. Il porte en lui une nature dĂ©calĂ©e et surrĂ©aliste et il est servi Ă  l’écran par de talentueux acteurs comme Nahuel PĂ©rez Biscayart Edouard PĂ©ricourt, Albert Dupontel Albert Maillard, mais aussi un surprenant Laurent Lafitte Henri d’Aulnay-Pradelle et encore Niels Arestrup Marcel PĂ©ricourt, etc. Au-Revoir lĂ -Haut n’est pas un film relatant les horreurs de la guerre. Il porte plutĂŽt sur l’aprĂšs-guerre et les traces laissĂ©es par ce conflit. En effet, il explore l’annĂ©e suivant l’Armistice en France, en 1919. Dans ce film, Albert, l’un des personnages principaux, est incarnĂ© par Albert Dupontel, au cĂŽtĂ© de Edouard jouĂ© par Nahuel Perez Biscayart. Les deux poilus rescapĂ©s sont dĂ©goĂ»tĂ©s de ne recevoir ni l’honneur ni le respect auquel ils ont droit, avec de surcroĂźt, l’un deux totalement dĂ©figurĂ© par une blessure de guerre. Rendu Ă  chercher des moyens de subsister, le duo se met en tĂȘte de fomenter des combines pour vendre des monuments aux morts. La Grande Illusion de Jean Renoir La grande illusion, chef d’oeuvre de Jean Renoir sur la condition humaine et la guerre Ce film, rĂ©alisĂ© par Jean Renoir, est sorti en 1937. En 1916, deux aviateurs français sont retenus prisonniers dans un camp allemand. Bien qu’ils aient des rapports courtois et fraternisent avec leur bourreau, ils tentent de s’enfuir. L’aristocrate Pierre Fresnay, le parigot prolĂ©taire Jean Gabin et le juif hĂ©ritier fortunĂ© Marcel Dalio, tous ces hommes d’origines et de classes diffĂ©rentes, devront travailler ensemble pour survivre et rĂ©ussir Ă  s’évader. La Grande Illusion est, encore Ă  ce jour, considĂ©rĂ© comme un chef d’oeuvre du cinĂ©ma français de l’entre-deux guerres. Jean Renoir y dĂ©montre que durant la Guerre, il n’y a pas vraiment de gentils ou de mĂ©chants, simplement des soldats engrenĂ©s dans l’horreur de la guerre. Ce film humaniste avec une dimension sociale fut classĂ© en 1958 parmi les douze meilleurs films du monde. Parmi les acteurs Ă  l’honneur au cours des 114 minutes, nous retrouvons Erich von Stroheim, Jean Gabin, Pierre Fresnay, Dalio, Julien ou encore Carette. Les Sentiers de la Gloire de Stanley Kubrick Kirk Douglas, inoubliable dans les Sentiers de la Gloire de Stanley Kubrick Dans ce long mĂ©trage sorti en 1957, le rĂ©alisateur Stanley Kubrick nous ramĂšne en 1916, au moment oĂč le gĂ©nĂ©ral Broulard Adolphe Menjou demande au gĂ©nĂ©ral Mireau George Macready de lancer une offensive suicidaire contre la FourmiliĂšre, place forte des troupes allemandes. Mireau ordonne alors au colonel Dax de mener l’assaut avec ses hommes, bien que celui-ci ait conscience des pertes que cet ordre pourront engendrer. L’opĂ©ration est un fiasco et se solde par un massacre prĂ©visible, mais le gĂ©nĂ©ral Mireau accuse les soldats de lĂąchetĂ© et demande Ă  ce qu’ils soient fusillĂ©s pour l’exemple. Ce sera sans compter sur le colonel Dax incarnĂ© par Kirk Douglas qui va tout faire pour sauver les soldats condamnĂ©s Ă  mort. Dans les Sentiers de la Gloire, Stanley Kubrick dĂ©peint les conditions derriĂšre les tranchĂ©es, mais plus que tout surtout l’hypocrisie des gĂ©nĂ©raux et de la hiĂ©rarchie militaire contre la piĂ©taille et la chair Ă  canon. C’est ce dernier fait qui a notamment provoquĂ© la censure du film en France durant plusieurs d’annĂ©es, car il dĂ©nonçait une pratique militaire pas trĂšs glorieuse eu Ă©gard au haut commandement français. Un long dimanche de fiançailles de Jean Pierre Jeunet Le long dimanche de Fiançailles du rĂ©alisateur Jean-Pierre Jeunet DĂ©barquĂ© sur grand Ă©cran en 2004, ce film est l’adaptation du roman Ă©ponyme de SĂ©bastian Japrisot. Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet fut rĂ©compensĂ© en 2005 en recevant cinq CĂ©sar et 2 nominations aux Oscars. Autant dire que lĂ  encore c’est une film d’anthologie Ă  voir absolument. Ce long mĂ©trage de 134 minutes nous plonge aux cĂŽtĂ©s de Mathilde, le personnage principal, qui va enquĂȘter sur la mort de Manech, son fiancĂ© prĂ©sumĂ© mort Ă  l’avant-poste de Bingo crĂ©puscule. On est en 1919. La guerre est officiellement terminĂ©e depuis de longs mois mais guidĂ©e par son intuition, Mathilde refuse d’admettre la disparition de son conjoint. Pour l’aider dans sa quĂȘte, elle s’offrira les services de M. Pire, un dĂ©tective privĂ©. SĂ©bastian Japrisot expose Ă  travers ce film la sĂ©paration avec les ĂȘtres aimĂ©s, ainsi que les effroyables secrets que peut receler une guerre inhumaine oĂč les pires ennemis ne sont pas toujours ceux que l’on croit. On y retrouve Audrey Tautou, Gaspar Ulliel, Albert Dupontel, Dominique Pinon, Clovis Cornillac, Marion Cotillard, Ticky Holgado, Jodie Foster, etc. Joyeux NoĂ«l de Christian Carion RĂ©alisĂ© par Christian Carion en 2015, ce film Ă©voque un Ă©vĂ©nement aussi insolite que marquant de la PremiĂšre Guerre Mondiale. Il parle en effet de la trĂȘve de NoĂ«l de 1914 entre poilus Français, Allemands et Britanniques sur le front occidental. Durant cet Ă©pisode de la Grande Guerre, il n’y pas plus d’ennemis, que de positions Ă  dĂ©fendre ou d’avancĂ©e, que le froid, la lassitude et des hommes qui ne veulent plus voir en l’autre qu’un simple ennemi. Ce film, plutĂŽt bien notĂ© Ă  sa sortie par la critique, offre de belles scĂšnes Ă©mouvantes, un peu comme une lueur d’espoir au milieu de la barbarie, une façon de dire que quelquefois le monde et sa marche inĂ©luctable peuvent s’arrĂȘter pour laisser un peu de place Ă  ce qu’il demeure en nous d’humanitĂ©. Joyeux NoĂ«l est un film empli d’émotions et mĂȘme d’une touche d’humour tout au long de ses 116 minutes. On y retrouver des tĂȘtes d’affiche tels que Diane Kruger, Benno FĂŒrmann, Guillaume Canet, Gary Lewis, Daniel BrĂŒhl et Dany Boon.
LESSENTIERS DE LA GLOIRE. Jeudi 8 novembre (21 h), en version originale sous-titrĂ©e. Film de 1957 dans le cadre des jeudis cultes. Genre : drame. Pays : É tats-Unis. DurĂ©e : 1 h 25. RĂ©alisateur : Stanley Kubrick. InterprĂštes : Kirk Douglas, Ralph Meeker, Adolphe Menjou, George McReady, Wayne Morris, Richard Anderson TARIFS.-
Les sentiers de la gloire 1957 de Stanley Kubrick est tirĂ© du roman de Humphrey Cobb Paths of Glory. Ce film nous ramĂšne dans la violence de la premiĂšre guerre mondiale de 1914 Ă  1918. C’est surement l’envie de Kirk Douglas de jouer le rĂŽle du Colonel Dax qui a donnĂ© la confiance au studio de financer en partie le film. La guerre de 1914-1918 commence Ă  s’enliser, et l’état-major dĂ©cide de lancer une contre-offensive sur la colline aux fourmis qui a quasiment aucune chance d’aboutir. Cela ressemble terriblement Ă  l’offensive du GĂ©nĂ©ral Nivelle dans le chemin aux dames qui coĂ»ta la vie Ă  de nombreux soldats français en pure perte. Le 701Ăšme rĂ©giment commandĂ© par le Colonel Dax est repoussĂ© par le feux allemand. Il se replie en base arriĂšre. Le gĂ©nĂ©ral Mireau qui est le stratĂšge de ce plan d’attaque dĂ©cide de faire exĂ©cuter des soldats tirĂ©s au sort pour les traduire devant un conseil de guerre pour procĂ©der Ă  leur exĂ©cution. Le gĂ©nĂ©ral Mireau considĂšre que ces soldats ont Ă©tĂ© lĂąches, et il veut en faire un exemple pour la suite. Le Colonel Dax s’y oppose fermement, et delĂ  nĂ© un conflit entre les deux hommes. Trois hommes sont ainsi exĂ©cutĂ©s. Le Colonel Dax dĂ©cide de s’expliquer avec le chef d’état-major, le gĂ©nĂ©ral Broulard en lui apportant la preuve que le gĂ©nĂ©ral Mireau a fait tirer sur sa propre armĂ©e en pleine offensive. Le gĂ©nĂ©ral Broulard rĂ©voque le gĂ©nĂ©ral Mireau et propose au Colonel Dax le poste de ce dernier. Le Colonel Dax qui est habitĂ© par l’idĂ©alisme des justes refuse la proposition qui lui est faite. Le roman de Humphrey Cobb Paths of Glory 1935 a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© au moment mĂȘme oĂč des soldats français exĂ©cutĂ©s pendant la guerre de 1914-1918 venaient d’ĂȘtre rĂ©habilitĂ©s. En France ce sont prĂšs de 2 000 soldats qui ont Ă©tĂ© fusillĂ©s pour l’exemple par l’armĂ©e pour avoir reculĂ© sous le feu ennemi. Le gĂ©nĂ©ral Revilhac est connu pour avoir fait tirer au sort des soldats de son rĂ©giment pour les exĂ©cuter. Dans l’absurditĂ© de la guerre, des soldats ont mĂȘme Ă©tĂ© rĂ©animĂ©s pour les conduire au peloton d’exĂ©cution. Dans ce troisiĂšme film que rĂ©alise Stanley Kubrick, on peut noter l’utilisation de la camĂ©ra subjective qui amplifie l’intensitĂ© de la violence contre les soldats, le champ-contrechamp qui dĂ©multiplie les effectifs de soldats, des plans d’ensemble qui met en Ă©vidence l’horreur de la guerre. La camĂ©ra objective montre le champ de bataille pendant que la camĂ©ra subjective montre les soldats perdus dans les tranchĂ©es. On semble parfois ĂȘtre dans la peau d’un Fabrice Del Dongo sur les champs de batailles napolĂ©oniens. Le jeune Fabrice semble presque Ă©tranger au spectacle qu’il contemple. Stendhal dans La chartreuse de Parme ne voit que du fatum dans l’esprit de Fabrice, contrairement au Colonel Dax qui s’est fait son jugement moral sur les Ă©vĂ©nements dont il est le tĂ©moin. Le Colonel Dax semble d’ailleurs nous dire pourquoi la guerre ? Un film contre l’état-major français Stanley Kubrick a voulu, Ă  travers la tragĂ©die de la violence, dĂ©montrer l’horreur de l’homme et l’absurditĂ© de la logique militaire. L’état –major français durant la guerre de 1914-1918 a eu un comportement trĂšs critiquable, et critiquĂ©. Ils ont menĂ© une guerre oĂč l’homme Ă©tait la chair du canon. Le comportement de gĂ©nĂ©raux comme Revilhac ou Nivelle a Ă©tĂ© fortement critiquĂ©. Ils se sont comportĂ©s sans considĂ©ration pour la vie des hommes qu’ils commandaient. C’est un film sur l’injustice. On ne voit jamais les soldats se battre les uns contre les autres. On voit des obus qui tantĂŽt frappent une tranchĂ©e avec la force d’un Ă©clair. L’injustice c’est la mort alĂ©atoire des soldats, mais aussi le sort tragique de l’homme. L’ordre des soldats repose sur leur rapport Ă  la mort et Ă  leur facultĂ© d’en faire abstraction. Individus et lieux Il y a une vĂ©ritable volontĂ© de Stanley Kubrick de jouer sur l’effet de contraste. Les militaires les plus gradĂ©s Ă©voluent dans une ambiance de luxe. Ils vivent et travaillent dans un chĂąteau. Leurs diners sont de trĂšs grandes factures. Ils semblent ne manquer de rien. Ils portent haut, et on sent qu’ils viennent dans milieu social favorisĂ©. Cet effet de contraste est accentuĂ© par les plans trĂšs larges dans le chĂąteau de l’État-major, et les plans serrĂ©s en travelling dans les tranchĂ©es pour les soldats. Le Colonel Dax qui dispose d’une grande chambre fait remarquer qu’elle est petite » par rapport Ă  celle des autres officiers supĂ©rieurs de l’État-major. Il est le seul officier supĂ©rieur Ă  faire l’intermĂ©diaire entre les deux mondes, et les deux espaces. Il parle aussi bien au gĂ©nĂ©ral Broulard qu’aux soldats du rang. On sait qu’il est avocat. C’est un idĂ©aliste. Le chef d’État-major est un cynique qui ne prend en compte que son intĂ©rĂȘt propre. Le cynisme ne se retrouve qu’en haut lieu. Le Colonel Dax qui visite souvent les tranchĂ©es ne peut comprendre ce cynisme quand il est au prise avec cette rĂ©alitĂ©. Il y a une dissociation lieu/sentiment et lieu/individu. Cette effet d’opposition renforce la critique sociale et l’hypocrisie bourgeoise de la premiĂšre guerre mondiale. Individus et hĂ©ros Les vrais hĂ©ros du film sont ceux qui ont l’honneur de la camĂ©ra de Stanley Kubrick. Ce sont les soldats perdus dans la masse informe de la guerre. Ceux-lĂ  n’ont pas d’existence propre, ni de nom pour les nommer. Ce sont des individus et rien d’autre. Ils n’existent qu’en collectivitĂ© ; jamais pour eux. Cela ne fait rien au gĂ©nĂ©ral Broulard ou au gĂ©nĂ©ral Mireau de savoir qu’ils vont mourir. Ils pensent que ceux sont eux les hĂ©ros, mais ils ne sont rien. Stanley Kubrick a bien voulu les montrer comme ils sont. Cela explique son jeu de camĂ©ra pendant toute la partie du film relative Ă  l’offensive. Les sentiers de la gloire est un film sur les individus face Ă  la guerre. Il s’agit de montrer une rĂ©alitĂ© sociale cruelle, mais qui a existĂ©. Kirk Douglas avait dit Ă  Stanley Kubrick que ce film n’allait pas rapporter d’argent, mais qu’il fallait faire. L’envie de Kirk Douglas de faire ce film avait donner la confiance au studio de rĂ©aliser le film. Ce fut le premier succĂšs de Stanley Kubrick qui devint cĂ©lĂšbre suite Ă  ce film.
Dansle mĂȘme genre, je te conseille le film Les croix de bois, un film tournĂ© Ă  peine 15 ans aprĂšs la Grande Guerre, avec des acteurs qui ont vraiment Ă©tĂ© dans les tranchĂ©es - page 2
L’objectif de ce bref article est de prĂ©senter la question de l’hostilitĂ© et de l’ennemi qui sera thĂ©matisĂ©e dans mes prochaines publications sur cette plateforme. Je propose d’analyser la derniĂšre scĂšne du film de Stanley Kubrick intitulĂ© Les Sentiers de la Gloire Paths of Glory. Film en noir et blanc de 1957, la guerre des tranchĂ©es de 14-18 y est mise en scĂšne Ă  partir du point de vue de l’armĂ©e française. L’ennemi, Ă  savoir l’unitĂ© formĂ©e par les soldats des diffĂ©rents corps d’armĂ©e de l’Empire Allemand ou DeuxiĂšme Reich, n’apparaĂźt que par la mĂ©diation de tirs meurtriers, jamais directement. Sauf dans la derniĂšre scĂšne lorsque la situation hostile devient rapport rĂ©flĂ©chi Ă  l’hostilitĂ©, lorsqu’une volontĂ© de destruction remonte Ă  sa possibilitĂ©, perd ses fondements et n’apparaĂźt plus nĂ©cessaire. En ce sens, cette scĂšne prĂ©sente une mise en image de la contingence inhĂ©rente Ă  la constitution d’un objet politique l’ennemi. L’élĂ©ment narratif du film naĂźt d’une dĂ©cision militaire d’ordre tactique. Celle-ci est conforme Ă  la stratĂ©gie de l’attaque Ă  outrance, prĂ©conisĂ©e Ă  l’époque entre autres par Foch et essentiellement par l’armĂ©e française, suivant un modĂšle assez peu clausewitzien puisque le thĂ©oricien du 19e siĂšcle accordait toujours la supĂ©rioritĂ© militaire Ă  la dĂ©fense. Dans le film, l’état-major français ordonne de lancer une offensive quasiment impossible sur la colline aux fourmis ». RepoussĂ© par le feu ennemi, le 701e rĂ©giment – qui au passage n’a jamais existĂ© – commandĂ© par le colonel Dax, rĂŽle jouĂ© par Kirk Douglas, doit se replier. Le gĂ©nĂ©ral Mireau, chef de l’offensive, observe la scĂšne de loin en sĂ©curitĂ© dans un bunker et demande alors de traduire en conseil de guerre le rĂ©giment entier pour lĂąchetĂ© face Ă  l’ennemi ». MalgrĂ© l’opposition de Dax, avocat dans la vie civile, trois hommes tirĂ©s au sort se trouvent condamnĂ©s Ă  mort et exĂ©cutĂ©s. Dax avait entre-temps soumis au gĂ©nĂ©ral Broulard, chef de l’état-major, les preuves que le gĂ©nĂ©ral Mireau avait ordonnĂ© Ă  l’artillerie de tirer sur le rĂ©giment dans les tranchĂ©es françaises pendant l’attaque lorsque les soldats, confrontĂ©s au massacre de leurs camarades, avaient refusĂ© de s’exposer sur le champ de bataille. Broulard rĂ©voque alors Mireau et propose son poste Ă  Dax en croyant que celui-ci a agi par simple ambition carriĂ©riste, comme tout fonctionnaire responsable de la dĂ©fense de l’État. Dax, personnage central du film du fait de son grade de colonel qui lui permet de communiquer avec le simple soldat comme avec la tĂȘte de l’armĂ©e, refuse avec vĂ©hĂ©mence. La derniĂšre scĂšne a lieu juste aprĂšs. Le colonel Dax sort du bĂątiment de l’état-major pour se rendre dans ses quartiers. Au moment d’en ouvrir la porte, il entend des cris et des sifflements en provenance d’une sorte de cafĂ©-théùtre, situĂ© juste Ă  cĂŽtĂ©. En restant Ă  l’extĂ©rieur de l’établissement et Ă  distance de l’assemblĂ©e de soldats, rĂ©unie devant une scĂšne avec un piano, le spectateur perçoit l’action du point de vue du colonel, mĂȘme si par la suite l’action est filmĂ©e Ă  l’intĂ©rieur. Un prĂ©sentateur intervient ainsi dans un plan orientĂ© sur la scĂšne. Il y amĂšne une Allemande, probablement prisonniĂšre, rĂŽle jouĂ© par Christiane Kubrick. Dans un environnement gris et noir en raison des vĂȘtements des soldats et des couleurs de la scĂšne, la chemise blanche de la femme, alors en train de sangloter – elle reprĂ©sente l’ennemi soumis Ă  la volontĂ© du dominant – donne lieu Ă  un contraste unique dans le film. Le prĂ©sentateur l’invite Ă  dire bonjour Ă  ses messieurs » en s’adressant Ă  elle en allemand. Elle utilise sa langue pour lui rĂ©pondre et provoque alors les exclamations des soldats. Elle ne comprend pas ce qu’ils disent et eux ne la comprennent pas non plus. L’un d’eux se lĂšve afin de lui dire de parler une langue civilisĂ©e », signe dans les esprits du camp français que l’ennemi leur a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© comme barbare, comme le rĂ©vĂšle la sonoritĂ© incomprĂ©hensible de sa langue. S’en prendre Ă  un tel ennemi ne revient donc qu’à dĂ©fendre le collectif de l’humanitĂ© civilisĂ©e dont l’usage de la parole reposerait sur davantage de raison. Le prĂ©sentateur reprend la parole en dĂ©nigrant l’Allemande, montrĂ©e comme dĂ©nuĂ©e de talent, en dehors de sa beautĂ© physique, accentuĂ©e par sa puretĂ© au milieu des Poilus qui se divertissent avant de retourner au front. La rĂ©action des soldats reste constante et s’accentue en prĂ©sence de la fĂ©minitĂ© une exclamation belliqueuse et relativement misogyne, c’est-Ă -dire empreinte d’une forme d’hostilitĂ© Ă  l’égard de la femme et de ce qu’elle reprĂ©sente, une hostilitĂ© entremĂȘlĂ©e d’un violent dĂ©sir, parce qu’elle reprĂ©sente la familiaritĂ© et la sĂ©curitĂ© dont le soldat est privĂ©. La violence de ce rapport hostile est rendue par l’enchaĂźnement des champs-contrechamps oĂč l’Allemande est face Ă  une masse d’hommes. C’est de plus la seule femme du film. Le prĂ©sentateur explique enfin aux soldats qu’elle est dotĂ©e d’une voix d’or. Les sifflements et hurlements de la masse masquent l’échange verbal entre le prĂ©sentateur et l’Allemande. Mais en lisant sur les lĂšvres de ce dernier, on devine qu’il lui demande de chanter Der treue Husar, chanson dont l’origine remonte au poĂšme Die gute Sieben, chant populaire retranscrit dĂ©jĂ  en 1808 par Brentano et Von Arnim dans le troisiĂšme volume de leur Des Knaben Wunderhorn[1]. Elle se met Ă  chanter, sans parvenir Ă  se faire entendre sous les acclamations de la masse de soldats. L’un deux rĂ©clame pourtant qu’elle chante plus fort et performativement se fait entendre lui-mĂȘme de ses camarades. La masse de soldats reste filmĂ©e en contre-plongĂ©e afin de montrer son ascendance sur la prisonniĂšre isolĂ©e dans le cadre du plan suivant. Puis le silence se fait peu Ă  peu, les plans sur les soldats se resserrent sur des individus dont l’expression face Ă  l’ennemi change progressivement. Ils ne comprennent toujours pas sa langue. Mais ils se taisent pour l’écouter, acceptant ainsi l’ascendance momentanĂ©e de la prisonniĂšre, exercĂ©e par son chant. On observe un retournement du rapport de pouvoir prĂ©sent dans la structure en dialogue de toute communication. Trois strophes sont prononcĂ©es par la chanteuse[2]. Les soldats reprennent en cƓur la mĂ©lodie Ă  partir de la fin de la premiĂšre strophe. Leur fredonnement remplace les sifflets et porte vĂ©ritablement le chant de l’Allemande. Es war einmal ein treue Husar Der liebt sein MĂ€dchen ein ganzes Jahr, Ein ganze Jahr und noch viel mehr Die Liebe nahm kein Ende mehr. Und als man ihm die Botschaft bracht, Dass sein Herbzlichen im Sterben lag, Da liess er all sein Hab und Gut, Und eilte seinem Herzliebchen zu. “Ach bitte Mutter bring ein Licht, Mein Liebchen stirbt – ich seh es nicht.” Das war fĂŒrwahr ein treuer Husar Der liebt’ sein MĂ€dchen ein ganzes Jahr. » Il Ă©tait une fois un fidĂšle hussard Qui aima sa compagne toute une annĂ©e Toute une annĂ©e et plus encore L’amour ne prendrait plus fin Et lorsqu’on lui apprit la nouvelle, Que sa bien-aimĂ©e allait mourir, Alors il laissa lĂ  tous ses biens, Et se pressa auprĂšs de sa bien-aimĂ©e. “S’il te plaĂźt mĂšre, accorde nous une lumiĂšre, Mon aimĂ©e se meurt – je ne la vois pas.” C’était pour vrai un fidĂšle hussard, Qui aima sa compagne toute une annĂ©e. » Les plans suivants enchaĂźnent les visages de soldats dĂ©sormais prĂ©sentĂ©s isolĂ©s dans leurs sanglots, tout en restant unis dans la reprise du chant d’une langue qui n’est pas la leur. L’hostilitĂ© prend fin dans la communautĂ© du deuil imaginĂ© qui en dĂ©pit de tout dĂ©saccord conflictuel reste universel. Enfin, nous revenons au colonel Dax, filmĂ© de face quelques secondes, songeur face Ă  ce qui vient de se produire. Un de ses subalternes le ramĂšne Ă  la situation de guerre en l’avertissant qu’il faut repartir au front. Il dĂ©cide d’accorder quelques minutes supplĂ©mentaires aux soldats, puis retourne Ă  ses quartiers sur le pas d’une marche militaire, autre mĂ©lodie bien plus sinistre qui clĂŽture ainsi le film. Cette mise en scĂšne de l’ennemi, qui n’apparaĂźt que sous les traits de la femme, dans une scĂšne de rĂ©conciliation finale, a probablement justifiĂ© les interdictions momentanĂ©es de la diffusion du film dans certains pays comme la France, l’Allemagne ou l’Espagne franquiste le ton est anti-militariste. Le film produit une critique de la reprĂ©sentation de l’ennemi comme objet abstrait de haine dont la concrĂ©tisation par la destruction peut ĂȘtre suspendue. Cette figure abstraite de l’ennemi est produite par l’art militaire lui-mĂȘme et reste loin d’ĂȘtre la seule envisageable dans la lĂ©gitimisation de la violence afin de mener les guerres modernes. Par exemple, l’ennemi assimilĂ© Ă  la figure du criminel est encore une autre modalitĂ© que Kubrick cherchait Ă  montrer dans certains de ses films. Il expliquait son choix de personnages, d’ores et dĂ©jĂ  condamnĂ©s dĂšs l’origine Ă  subir un ordre politique et social qu’ils ne peuvent que refuser, dans une interview du 12 dĂ©cembre 1958 Le criminel est toujours intĂ©ressant Ă  l’écran parce qu’il est un paradoxe de personnalitĂ©, une collection de violents contrastes. Le soldat est fascinant parce que toutes les circonstances qui l’entourent sont chargĂ©es d’une sorte d’intensitĂ©. MalgrĂ© toute son horreur, la guerre est le drame Ă  l’état pur probablement parce qu’elle est une des rares situations persistantes oĂč des hommes peuvent se dresser et parler pour les principes qu’ils pensent leurs. Le criminel et le soldat ont au moins cette vertu d’ĂȘtre pour quelque chose ou contre quelque chose dans un monde oĂč tant de gens ont appris Ă  accepter une sorte de nĂ©ant grisĂątre, Ă  afficher une sĂ©rie illusoire de poses afin qu’on les juge “normaux” ou “ordinaires”. Il est difficile de dire qui est engagĂ© dans la plus vaste conspiration le criminel, le soldat ou nous. »[3] L’intensitĂ© et la folie de la guerre sont donc mises en contraste par Kubrick avec la vie monotone, plus prĂ©cisĂ©ment unidimensionnelle, des spectateurs de la fin des annĂ©es 50. Si la guerre doit avoir un sens, ce n’est pas d’ĂȘtre l’erreur d’un systĂšme social pacifique fondĂ© structurellement sur l’échange Ă©conomique. La violence socio-politique n’est pas non plus un penchant innĂ© du genre humain dont les ultimes causes seraient biologiques, suivant l’idĂ©e d’une concurrence vitale imposant une institutionnalisation hiĂ©rarchisĂ©e de la politique et une exclusion des anormaux dont les supposĂ©es constantes biologiques hostiles seraient dĂ©rĂ©glĂ©es ou malades. Les sociĂ©tĂ©s de masse nĂ©es des diffĂ©rentes rĂ©volutions industrielles expriment leur hostilitĂ© interne dans une dislocation du rapport sociopolitique au territoire, un modĂšle Ă  concevoir par analogie avec une tectonique des plaques. Cette dislocation instaure des situations limites oĂč l’individu, afin d’exister, doit s’opposer violemment, c’est-Ă -dire avec hostilitĂ©, Ă  l’illusion de la vie pacifiĂ©e. Dans le contexte du rĂ©alisateur, il s’agit plus prĂ©cisĂ©ment de la vie quotidienne Ă  l’époque de la Guerre froide, dans toute sa dimension fictive de pacification, considĂ©rĂ©e normale, en dĂ©pit des opĂ©rations de guerres effectives menĂ©es hors des territoires russes et nord-amĂ©ricains Ă  cette Ă©poque. CadrĂ©e par cette normalitĂ©, selon Kubrick, la vie ordinaire n’offre qu’une passivitĂ© nĂ©cessairement suspecte. Qui est l’ennemi et comment apparaĂźt-il ? Comme le dit Kubrick, criminels et soldats s’opposent Ă  la banalitĂ© ordinaire. Pour autant, l’ennemi se conçoit-il strictement dans son opposition Ă  toute amitiĂ© normale et raisonnable, se rĂ©duisant Ă  l’anormalitĂ© accidentelle d’une sociĂ©tĂ© ? La guerre est un rapport collectif qui engage nĂ©cessairement une comprĂ©hension mĂȘme naĂŻve de l’altĂ©ritĂ©, comprĂ©hension qui conditionne en retour celle de soi-mĂȘme dans l’acte de l’agression violente en situation hostile. DĂ©velopper une pensĂ©e de la guerre dans ce contexte consiste d’abord Ă  porter la critique sur la notion d’ennemi en politique. La dĂ©signation de l’ennemi joue la fonction d’une justification lĂ©gitime pour tout conflit armĂ© direct ou indirect. Quel est le statut sociopolitique de cet ennemi ? Parle-t-on d’un seul ennemi, de plusieurs, de son idĂ©e, de son abstraction ? L’histoire de la philosophie politique suppose que derriĂšre le mot ennemi » se cache surtout le nom de Carl Schmitt. Il suffit de songer Ă  ses conceptualisations effectuĂ©es entre autres dans La notion de politique ou dans l’un de ses textes plus tardifs, comme La thĂ©orie du partisan. La compromission politique de cet auteur discrĂ©dite rapidement l’usage de la notion. Mais dĂšs lors que la recherche philosophique fait jouer un sens critique contre le sens historique, l’objectif d’une recherche sur l’hostilitĂ© se rĂ©duit Ă  montrer qu’une rationalitĂ© politique, soutenue par une anthropologie propre aux rapports collectifs de violence, doit ĂȘtre Ă©laborĂ©e en vue de comprendre ce qu’est la relation Ă  l’hostilitĂ© en gĂ©nĂ©ral – et non seulement Ă  l’ennemi – relation Ă  l’hostilitĂ© qui fonde d’une maniĂšre ou d’une autre toute polis. Autrement dit, comme l’extrait de film de Kubrick tend Ă  le mettre en scĂšne, l’ennemi existentiel des Ă©crits de Schmitt n’est pas le fondement du politique, mais le rĂ©sultat d’un art de la guerre et de ses Ă©volutions – celui de la PremiĂšre Guerre mondiale – qui nĂ©cessite d’ĂȘtre historicisĂ© afin de mieux comprendre la relation Ă©troite entre la dĂ©signation d’un ennemi et tout imaginaire national. [1] Arnim Achim von et Brentano Clemens, Des Knaben Wunderhorn, Alte deutsche Lieder, Vol. 3, Heidelberg, Mohr und Zimmer, 1808, p. 34-36. [2] DiffĂ©rente des versions classiques du 19e comme du 20e siĂšcle. [3] Traduit d’une interview en anglais au New York Time Magazine du 12 dĂ©cembre 1958. Texte lisible en archive sur internet Extrait traduit “The criminal is always interesting on the screen because he is a paradox of personality, a collection of violent contrasts”, Kubrick says. “The soldier is absorbing because all the circumstances surrounding him have a kind of charged intensity. For all its horror, war is pure drama, probably because it is one of the few remaining situations were men stand up for and speak up for what they believe to be their principles. The criminal and the soldier at least have the virtue of being for something or against something in a world where many people have learned to accept a kind of gray nothingness, to strike an unreal series of poses in order to be considered normal’ or average’. It’s difficult to say who is engaged in the greater conspiracy – the criminal, the soldier, or us.” 18h30Le 18h30 Journal - 20mn. 18h50 18h30, la suite Journal - 10mn. 11h57 Stars Ă  Venise 2022 Emission spĂ©ciale - 5mn. 12h02 Les Ă©claireurs Les terroirs de Fred Chesneau : Auvergne SociĂ©tĂ©

Paths of Glory Un film de Stanley Kubrick En 1916, durant la PremiĂšre Guerre mondiale, le gĂ©nĂ©ral français Broulard ordonne au gĂ©nĂ©ral Mireau de lancer une offensive suicidaire contre une position allemande imprenable, surnommĂ©e La fourmiliĂšre ». Au moment de l’attaque, les soldats tombent par dizaines et leurs compagnons, Ă©puisĂ©s, refusent d’avancer
 Guerre - États-Unis - 1957 - 90 min À propos Sortie en salles le 23 mars 2011 Premier chef d’oeuvre de la carriĂšre de Kubrick, Les Sentiers de la gloire se dĂ©finit comme un anti-film hĂ©roĂŻque, diatribe dĂ©sespĂ©rĂ©e et virulente contre le systĂšme de guerre. En racontant l’histoire de soldats condamnĂ©s Ă  mort pour avoir refusĂ© de mourir au front, Kubrick fustige l’armĂ©e et dĂ©crit les rouages absurdes mais inĂ©luctables de la hiĂ©rarchie martiale. TournĂ© en Allemagne, le film impressionne par sa reconstitution des tranchĂ©es et la performance magistrale livrĂ©e par Kirk Douglas en colonel rĂ©voltĂ© contre le cynisme et la manipulation des masses. A l’époque, on reprocha Ă  la charge politique son pessimisme et son antipatriotisme. JugĂ© trop critique envers l’armĂ©e, le film ne fut mĂȘme pas montrĂ© en France avant 1975. Aujourd’hui, Les Sentiers de la gloire est devenu un modĂšle cinĂ©matographique incontestable, qui a su dĂ©peindre l’un des plus grands drames de la condition humaine. CrĂ©dits RĂ©alisation Stanley KUBRICK ScĂ©nario Stanley KUBRICK, Jim THOMPSON, Calder WILLINGHAM, d’aprĂšs l’Ɠuvre de Humphrey COBB Avec Kirk DOUGLAS, Ralph MEEKER, Adolphe MENJOU, George MACREADY, WAyne MORRIS, Richard ANDERSON, Joe TURKEL, Timothy CAREY, Christiane KUBRICK, Jerry HAUSNER Musique Gerald FRIED Directeur de la photographie George KRAUSE Montage Eva KROLL Producteurs James B. HARRIS, Kirk DOUGLAS, Stanley KUBRICK Production Bryna Productions, Harris-Kubrick Productions, United Artists Kit pro

CinémaRennes : Les Sentiers de la gloire - En 1916, dans les tranchées. Conscient que seule une victoire spectaculaire pourra rehausser sa réputation peu brillante, le général Broulard incite le général Mireau, en mal d'avancement, à Rennes . Rennes FougÚres Vitré Saint-Malo Redon Autres villes . S'inscrire Se connecter Mon compte Maville. Mon compte Mon espace PRO;

Film Les sentiers de la gloire Stanley Kubrik, 1957ChĂąteau de SchleissheimOberschleißheim 85764 Oberschleißheim, AllemagneUne grande partie de film de Stanley Kubrik fut tournĂ© dans ce trĂšs bel Ă©difice de Haute-BaviĂšre dont la construction dĂ©buta en 1616. Le long mĂ©trage se fonde sur des Ă©vĂ©nements historiques s’étant dĂ©roulĂ©s pendant la PremiĂšre guerre mondiale, notamment l’affaire des caporaux de Souain oĂč RĂ©veillac, gĂ©nĂ©ral, fit tirer sur ses propres hommes parce qu’ils ne voulaient plus sortir de leurs tranchĂ©es. Les sentiers de la gloire obtint le prix Chevalier de la Barre lors du Festival de Cannes et influença de nombreux autres rĂ©alisateurs, notamment Jean-Pierre Jeunet pour Un long dimanche de fiançailles ou Christian Carion pour Joyeux long dimanche de fiançailles Jean-Pierre Jeunet, 2004MusĂ©e d’Orsay1 Rue de la LĂ©gion d’Honneur, 75007 ParisAfin d’obtenir des informations supplĂ©mentaires concernant la disparition de Manech Gaspard Ulliel, Mathilde tĂ©lĂ©phone Ă  la sƓur de GĂŒnther Elina Löwensohn, l’Allemand tuĂ© dans les tranchĂ©es, depuis la gare d’Orsay. Celle-ci abrite aujourd’hui un musĂ©e consacrĂ© Ă  l’art occidental de 1848 Ă  1914. L’équipe de tournage a pu s’y installer un jour oĂč l’établissement Ă©tait fermĂ© au public. Dans la rĂ©alitĂ©, la gare d’Orsay n’a jamais accueilli de trains Ă  vapeur aussi imposants que ceux visibles dans le film, mais seulement de petits pour transiter vers la gare d’ grande illusion Jean Renoir, 1937Caserne Quartier Walter Ă  Colmar2 rue des Belges, 68000 ColmarEn plus de Neuf-Brisach ou du ChĂąteau du Haut-Koenigsbourg, des scĂšnes extĂ©rieures du film ont Ă©tĂ© tournĂ©es dans ce lieu abritant le 152e rĂ©giment d’infanterie. SurnommĂ© le rĂ©giment des Diables rouges » par les Allemands en 1915, il fut fondĂ© en 1794. Jean Renoir a eu Ă©normĂ©ment de mal Ă  financer son long mĂ©trage. Il trouva une producteur grĂące Ă  Jean Gabin, le lieutenant MarĂ©chal dans le film. Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du IIIe Reich, le censura et chercha Ă  dĂ©truire toutes ses copies. La grande illusion fut donc interdit en Allemagne mais Ă©galement en France Ă  partir du 1er octobre 1940, notamment en raison de son esprit pacifique et de sa volontĂ© de fraternisation entre les peuples. Heureusement, des copies ont Ă©tĂ© sauvĂ©es. Un immense chance pour le l’ouest rien de nouveau Lewis Milestone, 1930Malibu LakeCalifornie 91301, Ă©tats-UnisOscar du meilleur film et du meilleur rĂ©alisateur en 1930, A l’ouest rien de nouveau fut en partie tournĂ© dans les studios Universal et dans le RKO PathĂ© Studio tous les deux situĂ©s en Californie. Dans cet Ă©tat de l’Ouest des Etats-Unis, d’autres scĂšnes furent filmĂ©es dans la Sherwood Forest, dans le Irvine Ranch Ă  Laguna Beach, Ă  Balboa Ă  Newport Beach ainsi qu’au Lac Malibu. Ce parc artificiel fut créé en 1922 lors de la construction d’un barrage. Comme La grande illusion, le long mĂ©trage fut interdit en Allemagne une semaine aprĂšs sa sortie, le 11 dĂ©cembre 1930 par le Film-OberprĂŒfstelle, le comitĂ© de censure dirigĂ© par grande guerre Mario Monicelli, 1959Forte di Landro39034 Dobbiaco, Bolzano, ItalieConstruit en 1880 pour protĂ©ger l’empire austro-hongrois, le Fort di Landro fut le dĂ©cor du film La grande guerre, racontant la vie de Oreste Alberto Sordi et Giovanni Vittorio Gassman, deux soldats, sur le front italo-autrichien. La forteresse servit d’hĂŽpital militaire dans le film Adieu aux armes rĂ©alisĂ© par Charles Vidor. La croix rouge peinte Ă  cette occasion sur sa façade est toujours visible aujourd’hui. Le long mĂ©trage de Mario Monicelli fut rĂ©compensĂ© par le Lion d’or de la Mostra de Venise en lĂ -haut Albert Dupontel, 2017HĂŽtel Fortuny9 rue Fortuny, 75017 ParisParmi les rares lieux de tournages parisiens de ce long mĂ©trage se trouve l’hĂŽtel Fortuny, principalement utilisĂ© pour les scĂšnes d’intĂ©rieur. Construit en 1891, ce bĂątiment a d’abord servi de lieu d’habitation, puis d’école de haute couture et d’esthĂ©tique et enfin de lieu de tournage pour la sociĂ©tĂ© de production d’Albert Dupontel. Outre Au revoir lĂ  haut, il y a Ă©galement tournĂ© 9 mois ferme. Au-revoir lĂ -haut est une adaptation du roman Ă©ponyme de Pierre LemaĂźtre, prix Goncourt en 2013. Le rĂ©alisateur rencontra par deux fois ce dernier pour discuter ensemble du dĂ©nouement du rĂ©cit aprĂšs avoir Ă©crit 13 versions de scĂ©nario pour son Conan Bertrand Tavernier, 1996Carul Cu BereStrada Stavropoleos 5, București 030081, RoumanieAdaptation du roman Ă©ponyme de Roger Vercel, Capitaine Conan suit les pas de cet officier dont le rĂŽle fut tenu par Philippe Torreton sur le front des Balkans. L’une des scĂšnes du film fut tournĂ©e dans ce bar-restaurant du quartier de Lipscani Ă  Bucarest. De style nĂ©ogothique, il fut rĂ©alisĂ© sur les plans de Siegfried Kofczinsky en 1899. C’est l’intĂ©rieur Art dĂ©co qui servit de dĂ©cor au long mĂ©trage de Bertrand Tavernier. Prix MĂ©liĂšs l’annĂ©e de sa sortie, il fut aussi rĂ©compensĂ© par deux CĂ©sar, celui de meilleur rĂ©alisateur et de meilleur Gardiennes Xavier Beauvois, 2017Gare de Verneuil-sur-VienneJoyeux NoĂ«l Christian Carrion, 2005ChĂąteau de BriasRue du chĂąteau, 62130 BriasCe trĂšs beau chĂąteau du XVIIIe siĂšcle abrita le quartier gĂ©nĂ©ral du MarĂ©chal Foch lors de la Bataille d’Artois. Il fut donc logique pour le rĂ©alisateur français de l’utiliser dans son long mĂ©trage. PrĂ©sentĂ© en sĂ©lection officielle hors compĂ©tition lors du festival de Cannes l’annĂ©e de sa sortie, il met en scĂšne la fraternisation de soldats français et allemands le jour de NoĂ«l autour d’une partie de football. Ce moment suspendu, comme une trĂȘve, fut dĂ©couvert par Christian Carion dans le livre de l’historien Yves Buffetaut, Batailles de Flandres et d’Artois 1914-1918. NĂ©anmoins, l’armĂ©e française refusa de prĂȘter ses terrains pour le tournage parce qu’elle ne voulait pas relater ce tabou militaire. Pour plus de cohĂ©rence, dans le film, chaque camp parle sa langue. Si les Français parlent français, les Ă©cossais communiquent en anglais et les Allemands dans la langue de Saganne Alain Corneau, 1984Ruines du Fort SaganneDĂ©sert Adrar, MauritanieDans le film rĂ©alisĂ© par Alain Corneau, le spectateur dĂ©couvre l’histoire de l’officier Charles Saganne GĂ©rard Depardieu et de ses troupes combattant les tribus rĂ©voltĂ©es du Sahara en 1911. Les Ă©quipes techniques ont créé de toutes piĂšces ce dĂ©cor de forteresse sur la piste de Chinguetti, non loin de la passe d’Amogjar. Attention nĂ©anmoins, le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres met en garde les touristes car la zone est peu sĂ»re. Une mini-sĂ©rie pour France 2 fut dĂ©clinĂ©e du film, agrĂ©mentĂ©e de scĂšnes inĂ©dites. 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