L'histoire de Wallis-et-Futuna fait partie intĂ©grante de celle de l'OcĂ©anie. PeuplĂ©es aux environs du Ier millĂ©naire av. par des austronĂ©siens de la civilisation lapita, les Ăźles 'Uvea Wallis et Futuna font ensuite partie de la PolynĂ©sie ancestrale jusqu'aux premiers siĂšcles aprĂšs il s'agit du foyer originel des polynĂ©siens Hawaiki, qui partagent une langue et une culture commune. Par la suite, une diffĂ©renciation s'opĂšre entre ces Ăźles chacune d'entre elles dĂ©veloppe une langue, une culture et une organisation sociale spĂ©cifique, tout en restant intĂ©grĂ©es au sein d'un grand rĂ©seau insulaire avec les archipels voisins Tonga, Samoa, Fidji, Tokelau, Tuvalu.... Wallis est conquise par les Tongiens, qui laissent une influence durable dans la sociĂ©tĂ© wallisienne, tandis que Futuna, plus isolĂ©e, rĂ©siste mieux aux envahisseurs tongiens et prĂ©serve ses relations avec Samoa. Les premiers contacts avec les EuropĂ©ens ont lieu au XVIIe et au XVIIIe siĂšcles, mais les Ăźles sont relativement prĂ©servĂ©s des intrusions occidentales. Au milieu du XIXe siĂšcle, Wallis et Futuna sont converties au catholicisme par des missionnaires maristes français. C'est seulement Ă partir de cette Ă©poque que les deux Ăźles sont regroupĂ©s ensemble, et coupĂ©es des archipels voisins. Elles deviennent un protectorat français en 1887 en grande partie sur demande des missionnaires maristes, mais ne sont pas colonisĂ©es Ă proprement parler. Depuis cette pĂ©riode, l'Ă©quilibre du pouvoir entre la chefferie coutumiĂšre, l'Ă©glise catholique et l'Ătat français est toujours fragile. Durant la seconde guerre mondiale, Wallis devient une base militaire amĂ©ricaine, ce qui entraĂźne de nombreux bouleversements. En 1961, Wallis-et-Futuna devient un territoire d'outre-mer français par rĂ©fĂ©rendum. Une Ă©migration de masse se dĂ©veloppe alors vers la Nouvelle-CalĂ©donie, rĂ©sultant en une diaspora wallisienne et futunienne trois Ă quatre fois plus nombreuses que dans les deux Ăźles d'origine. Le territoire se transforme profondĂ©ment, avec l'arrivĂ©e de l'administration, la construction de nombreuses infrastructures, l'introduction de la langue française et du modĂšle occidental. Questions mĂ©thodologiques et historiographiques Les sources tradition orale, missionnaires et archĂ©ologie L'histoire de Wallis-et-Futuna, territoire français, a surtout Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e par des auteurs français. Elle est moins connue des auteurs anglophones, qui ont concentrĂ© leurs recherches sur Tonga et Samoa[1], mĂȘme si certains auteurs de langue anglaise se sont intĂ©ressĂ©s Ă Uvea et Ă Futuna comme Patrick Vinton Kirch dans les annĂ©es 1970[2]. Le premier scientifique Ă Ă©tudier sur le terrain Wallis-et-Futuna est l'anthropologue Edwin Grant Burrows, qui dĂ©crit les sociĂ©tĂ©s wallisienne[3] et futunienne[4] dans les annĂ©es 1930 et recueille de nombreux chants et lĂ©gendes[5]. Les autres publications scientifiques reposaient auparavant sur des rĂ©cits d'informateurs, la plupart du temps occidentaux[Note 1]. Certains historiens, comme FrĂ©dĂ©ric Angleviel, se sont spĂ©cialisĂ©s sur Wallis et Futuna. Tradition orale Wallis et Futuna sont des sociĂ©tĂ©s polynĂ©siennes de tradition orale. Les sources Ă©crites sont donc absentes avant l'arrivĂ©e des occidentaux dans la rĂ©gion, mais les sources orales abondent. Les rĂ©cits fakamatala de la vie des ancĂȘtres sont racontĂ©s lors de soirĂ©es ou dĂ©clamĂ©s durant des cĂ©rĂ©monies coutumiĂšres[6]. il s'agit d'une tradition orale vivante et Ă©volutive, qui nĂ©cessite d'ĂȘtre retracĂ©e dans son contexte, car elle tend facilement Ă constituer des mythes et joue souvent un rĂŽle de lĂ©gitimation d'un titre coutumier ou d'une position de pouvoir[7]. Ă Wallis-et-Futuna, les missionnaires ont fixĂ© par Ă©crit une partie de la tradition orale locale. C'est le cas notamment de l'ouvrage du pĂšre Henquel, Talanoa ki Uvea nei. RĂ©digĂ© en wallisien, il recueille les gĂ©nĂ©alogies et l'histoire traditionnelle de Wallis, aprĂšs quarante ans de recherches 1889-1919[8] auprĂšs des aristocrates de l'Ăźle[9], mĂȘme si son texte vise avant tout Ă asseoir la lĂ©gitimitĂ© des missionnaires et est critiquĂ©, notamment par l'anthropologue Sophie Chave-Dartoen 2017[10]. Les conditions du recueil de la tradition orale auprĂšs d'informateurs, de sa mise Ă l'Ă©crit, et de la traduction depuis les langues vernaculaires sont donc importantes. Sources Ă©crites occidentales Les rĂ©cits de voyageurs et marins constituent les premiers Ă©crits sur les sociĂ©tĂ©s wallisienne et futunienne. NĂ©anmoins, les premiers contacts avec des occidentaux ayant eu lieu en 1616 pour Futuna et 1767 pour Wallis, les pĂ©riodes prĂ©cĂ©dentes ne sont connues que par la tradition orale et l'archĂ©ologie. Pour FrĂ©dĂ©ric Angleviel, cette pĂ©riode sans Ă©criture correspond Ă la protohistoire de l'OcĂ©anie[11]. Les premiĂšres sources Ă©crites sur l'histoire de Wallis-et-Futuna ont Ă©tĂ© produites par les missionnaires maristes venus convertir les populations locales au milieu du XIXe siĂšcle les missionnaires s'appliquent dĂšs leur arrivĂ©e Ă l'Ă©tude des langues [locales]. ParallĂšlement, les missionnaires explorent systĂ©matiquement le pays, inventorient ses ressources physiques, sociales et culturelles. »[AngA 1]. Ils ont souvent eu des analyses ethnocentristes, remplies de prĂ©jugĂ©s, orientĂ©es religieusement et sans rĂ©elle mĂ©thode historique ils menaient avant tout un travail de conversion et ils maĂźtrisaient mal les codes culturels des sociĂ©tĂ©s polynĂ©siennes[12]. Les sources missionnaires ne sont donc pas exemptes de critiques, mais comme l'indique Claire Laux, elles sont indispensables pour connaĂźtre l'histoire de Wallis-et-Futuna les sources les plus fiables et surtout les plus accessibles [sur l'histoire de la PolynĂ©sie] sont ... souvent d'origine exogĂšne »[7]. L'histoire du protectorat 1888-1961 puis du territoire d'outre-mer est en revanche mieux documentĂ©e grĂące Ă l'abondance de sources administratives[13] et l'ouvrage de l'Ă©vĂȘque Alexandre Poncet, Histoire de lâĂźle Wallis. Tome 2 Le protectorat français, publiĂ© par la SociĂ©tĂ© des OcĂ©anistes en 1972[14]. Recherches archĂ©ologiques annĂ©es 1980 Des Ă©tudes archĂ©ologiques sont menĂ©es Ă Wallis, Futuna et Alofi par des Ă©quipes de l'ORSTOM et du CNRS dirigĂ©es par Bernard Vienne et Daniel Frimigacci avec comme collaborateurs Jean-Pierre Siorat et Christophe Sand en 1985 et 1986. Ces travaux ont permis de mieux connaĂźtre l'histoire de ces Ăźles[15]. Toutefois, l'anthropologue Sophie Chave-Dartoen estime qu' un travail de collecte archĂ©ologique intensif reste Ă faire afin de documenter le dĂ©veloppement de la sociĂ©tĂ© wallisienne, notamment pour la pĂ©riode mal connue sâĂ©tendant de la fin de la pĂ©riode cĂ©ramique ive siĂšcle Ă celle de la construction des fortifications et des grandes rĂ©sidences xv-xviie siĂšcles »[10]. Approche pluri-disciplinaire l'ethnohistoire Pour Ă©tudier Wallis-et Futuna, les historiens ont recours Ă l'archĂ©ologie, la linguistique, ainsi qu'Ă la tradition orale, Ă©tudiĂ©e grĂące Ă l'anthropologie Bernard Vienne et Daniel Frimigacci se livrent ainsi Ă une ethnohistoire[VF 1]. Les recherches dans ce domaine sont assez rĂ©centes annĂ©es 1980 Ă aujourd'hui. Perception occidentale et polynĂ©sienne de l'histoire La christianisation a en outre bouleversĂ© la reprĂ©sentation du temps qu'avaient les Wallisiens et les Futuniens. L'Ă©poque prĂ©-chrĂ©tienne a Ă©tĂ© dĂ©nommĂ©e temi pagani les temps paĂŻens », nĂ©ologisme formĂ© Ă partir du latin tout ce qui a eu lieu avant l'arrivĂ©e des missionnaires est perçu nĂ©gativement. Pour l'historienne et anthropologue Françoise Douaire Marsaudon, les missionnaires ont ainsi contraint les Wallisiens et les Futuniens Ă oublier voire dĂ©nigrer leur propre histoire[16]. Aujourd'hui, parler ouvertement des esprits des ancĂȘtres, ... c'est retomber dans l'obscuritĂ© de ce temps qui devrait ĂȘtre considĂ©rĂ© par tous aujourd'hui comme rĂ©volu le temps du paganisme. D'une certaine maniĂšre ..., c'est refuser le temps de la lumiĂšre, celui de l'Ă©vangĂ©lisation. »[16]. Finalement, le rĂŽle des missionnaires dans la connaissance des sociĂ©tĂ©s polynĂ©siennes est ambivalent Les missionnaires se trouvent donc Ă la fois avoir Ă©tĂ© acteurs de la disparition des sociĂ©tĂ©s traditionnelles et des tĂ©moins prĂ©cieux de ce qu'ont Ă©tĂ© ces mondes primitifs. »[7]. Les recherches actuelles en ethnohistoire insistent au contraire sur l'importance de prendre en compte les traditions orales polynĂ©siennes dans l'Ă©criture de l'histoire de ces deux Ăźles. Toponymie Wallis-et-Futuna avec des tirets dĂ©signe le protectorat français 1887, puis le territoire d'Outre-Mer créé en 1961 et qui rassemble en rĂ©alitĂ© trois Ăźles Wallis en wallisien 'Uvea, parfois dĂ©nommĂ©e Ăźles Wallis » au pluriel pour y inclure les Ăźlots du lagon de 'Uvea dans des publications francophones d'avant 1976 et Futuna et Alofi d'autre part Ăźles Hoorn. Avant le XIXe siĂšcle, Wallis et Futuna sont donc deux Ăźles distinctes, et leur histoire est traitĂ©e sĂ©parĂ©ment dans cet article. Des Lapita aux PolynĂ©siens Peuplement les lapita Les premiers habitants de Wallis-et-Futuna sont des austronĂ©siens de la civilisation Lapita. Avec les Ăźles voisines de Tonga et Samoa, ils forment la sociĂ©tĂ© polynĂ©sienne ancestrale » Kirch et Green 2001.Les premiers habitants de Wallis et de Futuna Ă©taient des austronĂ©siens appartenant Ă la civilisation lapita[17]. Le peuplement du Pacifique s'est fait en deux vagues successives. Vers 40 000 ans av. des habitants originaires d'Asie du Sud-Est s'installent en Nouvelle-GuinĂ©e puis dans l'archipel Bismarck. Un deuxiĂšme mouvement migratoire a lieu bien plus tard, entre 1500 et 1100 av. des austronĂ©siens arrivent dans la rĂ©gion et introduisent l'art de la cĂ©ramique. Leurs poteries Ă©laborĂ©es, appelĂ©es lapita, ont donnĂ© le nom Ă la civilisation qui est nĂ©e des Ă©changes et des mĂ©tissages avec les habitants dĂ©jĂ prĂ©sents[17]. Vers 1110 av. un groupe de lapita part Ă la conquĂȘte des Ăźles Salomon. En deux siĂšcles, parcourant l'ocĂ©an Pacifique sur des pirogues Ă balancier, ils s'Ă©tendent sur une trĂšs grande rĂ©gion plusieurs milliers de kilomĂštres incluant le Vanuatu, la Nouvelle-CalĂ©donie et la PolynĂ©sie occidentale Samoa, Tonga, Wallis et Futuna. La sociĂ©tĂ© polynĂ©sienne ancestrale La PolynĂ©sie ancestrale vers le 1er millĂ©naire Fidji n'en fait pas partie. Cinq Ă sept siĂšcles plus tard, les PolynĂ©siens vont se distinguer des autres lapita restĂ©s en MĂ©lanĂ©sie[Note 2]. En se basant sur l'archĂ©ologie, l'ethnologie et la linguistique, Patrick Kirch et Robert Green 2001[KG 1] concluent que les populations de Wallis, Futuna, Tonga et Samoa ont formĂ© la sociĂ©tĂ© polynĂ©sienne ancestrale »[17] pendant environ sept siĂšcles, au 1er millĂ©naire av. ces Ăźles partagent une culture commune et parlent la mĂȘme langue, le proto-polynĂ©sien. 'Uvea et Futuna font donc partie de Hawaiki, cette zone que les PolynĂ©siens considĂšrent comme leur foyer originel et qui a pris au fil du temps une dimension mythique[KG 2]. Les sociĂ©tĂ©s polynĂ©siennes de cette pĂ©riode sont de petits groupes peu nombreux dĂ©mographiquement, mais elles ont dĂ©jĂ dĂ©veloppĂ© une culture complexe avec une structure sociale Ă©laborĂ©e. On ne peut donc pas considĂ©rer ces premiers habitants comme moins avancĂ©s ou plus primitifs que leurs successeurs, mĂȘme s'ils Ă©taient sans doute plus Ă©galitaires que les sociĂ©tĂ©s polynĂ©siennes stratifiĂ©es qui suivirent dans les siĂšcles suivants[KG 3]. Ces polynĂ©siens ancestraux sont Ă la fois de fins navigateurs et de bons agriculteurs. Ils prennent possession des terres et commencent Ă les exploiter, rĂ©coltant diverses plantes taros, ignames... sur des terres volcaniques fertiles. Ils modifient leur environnement, parfois au prix de bouleversements Ă©cologiques disparition de plusieurs espĂšces animales, modification des sols[KG 4]. Ils se nourrissent Ă©galement des produits de la pĂȘche et font cuire leurs lĂ©gumes dans des grands fours en terre, les 'umu[KG 5], qui aujourd'hui font encore partie intĂ©grante de la cuisine wallisienne et futunienne. Les habitants exploitent Ă©galement la noix de coco pour sa chair et son huile. DĂšs cette Ă©poque, les Wallisiens et les Futuniens transforment l'Ă©corce de mĂ»rier en un tissu, le tapa, aussi appelĂ© siapo ou ngatu en proto-polynĂ©sien selon ses usages[KG 6]. Vu le faible nombre d'armes retrouvĂ©s par les archĂ©ologues pour cette pĂ©riode, pour Kirch et Green, les conflits sont peu nombreux dans ces sociĂ©tĂ©s pacifiques, bien qu'on y trouve des guerriers. Les populations sont regroupĂ©es autour d'unitĂ©s familiales, les kaiga, qui se partagent des terres et pratiquent le culte des ancĂȘtres. Ces communautĂ©s, remontant Ă un ancĂȘtre commun sont dirigĂ©es par des anciens ». Pour l'anthropologue Sophie Chave-Dartoen, ce tableau correspond de façon surprenante avec ce que lâon sait de certains traits de la sociĂ©tĂ© wallisienne au moment des premiĂšres descriptions ethnographiques deux mille ans plus tard »[10]. 'Uvea et Futuna sont alors intĂ©grĂ©es dans un vaste rĂ©seau d'Ă©changes avec les autres Ăźles de PolynĂ©sie Tonga, Samoa, Tuvalu, Tokelau... et Fidji.. Ces Ă©changes interinsulaires ont continuĂ© jusqu'Ă environ la moitiĂ© du XIXe siĂšcle et l'arrivĂ©e des missionnaires europĂ©ens. Cependant, bien que Wallis et Futuna soient proches entre un et sept jours de voyage en pirogue[AngA 2], elles ont connu une histoire sĂ©parĂ©e et distincte ce n'est qu'avec l'arrivĂ©e des occidentaux que Futuna et Wallis commencent Ă ĂȘtre associĂ©es spĂ©cifiquement ensemble, jusqu'Ă former une entitĂ© politique commune protectorat puis territoire d'outre-mer. Wallis et Futuna dans l'influence samoane puis tongienne La diffĂ©renciation linguistique du proto-polynĂ©sien en deux sous-groupes illustre la sĂ©paration des PolynĂ©siens ancestraux en deux ensembles distincts. D'aprĂšs Christophe Sand, cette sociĂ©tĂ© polynĂ©sienne ancestrale a connu une premiĂšre sĂ©paration en deux groupes d'un cĂŽtĂ©, le groupe polynĂ©sien nuclĂ©aire, qui incluait Samoa, Wallis, Futuna mais aussi NiuafoÊ»ou, Niuatoputapu et Tafahi de l'autre, au sud, l'archipel des Tonga. Ces diffĂ©rences sont avant tout observables au niveau linguistique le proto-polynĂ©sien s'est sĂ©parĂ© en deux dialectes[1]. Durant cette pĂ©riode, 'Uvea et Futuna ont donc une culture et une langue trĂšs proche de celle de leurs voisins, notamment samoans ou de Niuatoputapu[Sa 1]. Des relations directes entre Samoa et 'Uvea ont Ă©tĂ© observĂ©es[1] et une tradition orale samoane rapporte mĂȘme que l'Ăźle de Savai'i aurait Ă©tĂ© peuplĂ©e originellement par des uvĂ©ens [V 1]. Pour Christophe Sand, c'est avant tout Samoa qui a influencĂ© la construction des forts Ă Wallis. Cette influence samoane s'est largement perdue Ă 'Uvea avec l'arrivĂ©e des invasions tongiennes aux XVe et XVIe siĂšcles. C'est l'Ă©poque de l'expansionnisme tongien dans toute la PolynĂ©sie occidentale, qui a donnĂ© naissance Ă ce que certains auteurs appellent l'empire maritime tongien[Sa 2]. Les tongiens arrivent Ă 'Uvea et imposent peu Ă peu leur structure sociale ; la langue wallisienne se transforme en profondeur, intĂ©grant de nombreux Ă©lĂ©ments du tongien. L'influence tongienne a eu des consĂ©quences durables sur l'histoire locale wallisienne et futunienne[RX 1]. Futuna, Ă l'inverse, a rĂ©sistĂ© aux invasions tongiennes. Elle a rĂ©ussi Ă maintenir sa culture d'origine, ce qui fait de cette Ăźle l'une des plus proches culturellement et linguistiquement de la PolynĂ©sie ancestrale[1]. La tradition orale rapporte de riches liens avec Samoa les souverains du royaume d'Alo, par exemple, sont originaires de Samoa lignĂ©e de Fakavelikele. L'arrivĂ©e des samoans Ă Futuna se faisait de maniĂšre pacifique. Des similitudes dans les constructions ont Ă©tĂ© Ă©galement observĂ©es. Cependant, C. Sand indique que Futuna Ă©tait assez diffĂ©rente de Samoa, ayant gardĂ© une autonomie culturelle et politique propre[1]. Chronologie dĂ©taillĂ©e de l'histoire wallisienne et futunienne prĂ©-europĂ©enne Les premiers habitants de 'Uvea sont arrivĂ©s par l'ouest et se sont installĂ©s en face des trois passes dans le rĂ©cif. 'Uvea La date exacte du peuplement de 'Uvea Wallis fait dĂ©bat. Daniel Frimigacci l'estime Ă 1300 av. tandis que pour Christophe Sand, les premiers habitants n'ont pu arriver avant 850 et 800 av. Ă Wallis[19]. Ces premiers occupants se sont installĂ©s Ă Utuleve, sur la cĂŽte ouest, en face des trois grandes passes dans le rĂ©cif »[18] passes Avatolu, Fuga'uvea et Fatumanini. Bernard Vienne et Daniel Frimigacci divisent l'histoire d'Uvea en quatre pĂ©riodes[Note 3] distinctes[VF 2],[V 2] Utuleve 1000 av. an mil Atuvalu an mil - 1400 PĂ©riode des Forts 1400-1460 PĂ©riode dynastique 1460 jusqu'Ă aujourd'hui Utuleve installation des premiers habitants La pĂ©riode dite Uteleve correspond Ă l'installation des premiĂšres populations Lapita vers 1300 av. Ces lapita rĂ©sident en bord de mer. Lorsque les lapita cessent de dĂ©corer leurs poterie on parle de la pĂ©riode d'Utuleve II, ils commencent Ă explorer et habiter le reste de l'Ăźle[V 3]. NĂ©anmoins, la partie centrale et dĂ©sertique de l'Ăźle, le toafa, n'a jamais Ă©tĂ© occupĂ©e et reste inhabitĂ©e. Croissance dĂ©mographique, transformations Ă©conomiques et premiĂšres chefferies Ă partir de l'an 1000 de notre Ăšre succĂšde une deuxiĂšme pĂ©riode, appelĂ©e Atuvalu, qui dure jusqu'Ă 1400. Durant cette pĂ©riode, les uvĂ©ens passent d'une Ă©conomie tournĂ©e autour de la pĂȘche et de la collecte Ă une Ă©conomie centrĂ©e sur l'agriculture, en particulier la culture du taro. Les habitants se sĂ©dentarisent, en mĂȘme temps qu'on observe une forte hausse de la population. Les terres Ă©tant devenues plus rares, on voit apparaĂźtre de grandes tarodiĂšres sur la cĂŽte est de Wallis. Ces transformations de l'espace et du systĂšme de production ont des rĂ©percussions sociales importantes. En effet, c'est Ă la mĂȘme pĂ©riode que naĂźt le royaume de 'Uvea avec une chefferie hiĂ©rarchisĂ©e[V 4]. Aux premiĂšres chefferies autonomes, au sud et au nord de l'Ăźle, succĂšdent les premiers rois » en wallisien hau de 'Uvea. Il est difficile d'Ă©tablir avec prĂ©cision leur existence, mais ils sont trĂšs importants au niveau symbolique, car ils fondent la royautĂ© wallisienne. Ces rois plus ou moins mythiques sont tous enterrĂ©s dans un mĂȘme lieu, Atuvalu ce qui signifie en wallisien les huit [rois] alignĂ©s »[V 5]. ConquĂȘte tongienne de 'Uvea Comme le rappellent Bernard Vienne et Daniel Frimigacci, âUvea nâa pas Ă©voluĂ© en vase clos. Elle faisait partie intĂ©grante dâun environnement insulaire »[V 6]. Ces relations avec les Ăźles environnantes n'ont pas toujours Ă©tĂ© les mĂȘmes, elles ont Ă©voluĂ© au cours du temps et ont contribuĂ© Ă modeler l'histoire locale. Cependant, Wallis a une histoire intimement liĂ©e Ă celle de Tonga. Des tongiens arrivent durant la pĂ©riode d'Atuvalu et commencent Ă marquer l'Ăźle de leur influence. Ainsi, vers le XIIe siĂšcle, les sources tongiennes mentionnent dĂ©jĂ un contrĂŽle des Ăźles de 'Uvea, Samoa, Fidji et mĂȘme Rotuma[Sa 3]. Durant cette pĂ©riode, le HaÊ»amonga Ê»a Maui, un trilithe en pierre, est construit Ă Tongatapu. La tradition rapporte que les pierres ayant servi Ă sa construction auraient Ă©tĂ© transportĂ© depuis Wallis[20],[21], mais pour Christophe Sand, ce seraient simplement des ouvriers wallisiens, rĂ©putĂ©s pour leur compĂ©tence, qui auraient Ă©rigĂ© ce monument avec le corail prĂ©sent sur l'Ăźle de Tongatapu[Sa 4]. Pour autant, on ne peut pas encore parler de contrĂŽle direct de Tonga sur Wallis. C'est plutĂŽt l'influence samoane qui prĂ©domine Ă l'Ă©poque la langue parlĂ©e Ă 'Uvea est encore trĂšs proche du samoan et on retrouve Ă Wallis de grandes constructions basaltiques surĂ©levĂ©es, typiques des plateformes samoanes[Sa 5]. Kau'ulufonua fekai C'est avec le rĂšgne du Tu'i Tonga Kau'ulufonua fekai autour du XVe siĂšcle que l'empire tongien s'Ă©tend. Ă la suite de l'assassinat de son pĂšre Takalaua, Kau'ulufonua lance une vaste expĂ©dition maritime pour retrouver les meurtriers. Partis de Tongatapu, les tongiens s'emparent de Niuafo'ou, Niuatoputapu encore indĂ©pendantes Ă l'Ă©poque et retrouvent les assassins Ă 'Uvea, qu'ils punissent sĂ©vĂšrement[Note 4]. Kau'ulufonua fekai laisse Ă 'Uvea un gouverneur, Tauloko. Ce dernier s'installe Ă Ha'afuasia est de l'Ăźle et y est enterrĂ©, marquant pour Christophe Sand une volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e, dĂšs le dĂ©part, de mettre en place un systĂšme culturel reproduisant les traditions de Tongatapu »[Sa 6]. La pĂ©riode des forts Ruines du fort du Talietumu, Ă Kolonui, qui servit de rĂ©sidence au chefs Tauloko succĂšde le Tu'i Tonga Ga'asialili. Il entreprend de conquĂ©rir l'Ăźle de 'Uvea et partage le territoire avec trois chefs Hoko, Kalafilia et Fakate. C'est l'apogĂ©e de la prĂ©sence tongienne Ă Wallis. Pour asseoir leur domination, les tongiens occupent et construisent de nombreux forts[Note 5], renforçant les dĂ©fenses avec des pierres volcaniques. Le fort le plus important est celui de Kolonui, au sud d'Uvea, encore visible aujourd'hui aprĂšs restauration dans les annĂ©es 1970 ; d'autres forts existent autour du lac Lanutavake et Ă Utuleve. Les tongiens amĂ©nagent un grand rĂ©seau de routes pour relier toutes ces places dĂ©fensives, signe d'une volontĂ© de contrĂŽler Ă©troitement le territoire dans le district de Mu'a et de se protĂ©ger des chefferies indĂ©pendantes du nord Hihifo. Cela montre Ă©galement l'existence d'un pouvoir politique fort, capable de mobiliser la population wallisienne pour rĂ©aliser ces grands travaux[Sa 7]. 'Uvea doit en outre envoyer une sorte de tribut Ă Tongatapu lors de la fĂȘte des prĂ©mices inasi, en particulier des huĂźtres perliĂšres, spĂ©cialitĂ© wallisienne[Sa 8]. Cette pĂ©riode est dite des Forts et dure de 60 Ă 100 ans. Elle s'arrĂȘte vers 1500, avec la mise en place d'un systĂšme politique dynastique calquĂ© sur le modĂšle tongien une chefferie de type pyramidal, avec Ă sa tĂȘte un hau que les europĂ©ens traduisent improprement par roi ». C'est Ă partir de la pĂ©riode dynastique, vers 1500, que dĂ©butent les gĂ©nĂ©alogies des rois successifs de Wallis Lavelua. AprĂšs avoir imposĂ© son pouvoir Ă 'Uvea, Ga'asialili s'installe Ă Alofi sur le mont Kolofau et part Ă la conquĂȘte de Futuna, mais il est tuĂ© par les futuniens[22]. Sa mort dĂ©clenche une guerre de succession entre les diffĂ©rents chefs tongiens Ă 'Uvea de multiples lignages de nobles rivaux d'origine tongienne s'affrontĂšrent pour le contrĂŽle du pouvoir au cours des gĂ©nĂ©rations suivantes »[Sa 9]. RĂ©sistances du nord la guerre du Molihina Les tongiens ne parviennent pas pour autant Ă imposer totalement leur domination et doivent composer avec des chefs locaux wallisiens. En outre, toute la partie nord de Wallis, Hihifo, a rĂ©sistĂ© aux tongiens et a maintenu son autonomie. Cette rĂ©sistance entraĂźne de nombreux conflits, dont la guerre du Molihina, guerre d'indĂ©pendance ... contre la domination politique tongienne » Sand[Sa 10]. Des combattants venus du village d'Alele se heurtent aux guerriers du sud rassemblĂ©s autour du Tui Agalau les guerriers du nord sont massacrĂ©s Ă Utuleve, au lieu-dit To'ogatoto, les marais sanglants ». En reprĂ©sailles, les tongiens massacrent tous les habitants d'Alele[23]. Ce rĂ©cit de la tradition orale, recueilli par l'anthropologue Burrows en 1932, a surtout une valeur symbolique en rĂ©alitĂ©, les conflits entre le nord et le sud se sont Ă©tendus sur de nombreuses annĂ©es. La guerre mythique du Molihina et le massacre des marais sanglants constitue l'un des Ă©pisodes les plus Ă©piques » de la tradition orale wallisienne[24]. Tout au long de l'histoire wallisienne, le district de Hihifo se distingue du reste de Wallis lieu de rĂ©sistance Ă l'envahisseur tongien, le nord garde encore aujourd'hui, au XXe siĂšcle, une volontĂ© de se dĂ©marquer du sud de l'Ăźle d'Uvea[Sa 10]. Fin de l'emprise tongienne Environ un siĂšcle aprĂšs la conquĂȘte tongienne, 'Uvea prend progressivement son autonomie vis-Ă -vis de Tonga[25], jusqu'Ă ce qu'un des Tu'i Tonga proclame l'indĂ©pendance de l'Ăźle. NĂ©anmoins, Vienne et Frimigacci Ă©crivent Les relations entre Uvea et Tonga ne cesseront, semble-t-il, qu'Ă l'arrivĂ©e en OcĂ©anie des missions chrĂ©tiennes rivales, voire ennemies, rassemblĂ©es chacune sous les banniĂšres catholique ou protestante. »[VF 3]. InterprĂ©tation des relations entre Wallis et Tonga L'histoire de Ê»Uvea se caractĂ©rise donc par une forte influence exercĂ©e par les Tonga. La chefferie et la royautĂ© » wallisiennes sont calquĂ©es sur le modĂšle tongien. Sur le plan linguistique, le wallisien a intĂ©grĂ© de nombreux Ă©lĂ©ments au tongien, rendant sa classification difficile au sein des langues polynĂ©siennes[26] plus de la moitiĂ© du vocabulaire wallisien a Ă©tĂ© empruntĂ© au tongien, selon Bruce Biggs[Sa 11]. MĂȘme si 'Uvea est indĂ©pendante du royaume des Tonga depuis environ 1500[VF 4], l'influence tongienne est restĂ© forte jusqu'au XIXe siĂšcle les tongiens envoient des chefs dans leurs anciennes dĂ©pendances, renforçant les liens familiaux avec les chefs wallisiens. De mĂȘme, certains rĂ©cits de la tradition orale wallisienne relatent que Wallis aurait Ă©tĂ© peuplĂ©e originellement par trois tongiens[18] alors que les recherches archĂ©ologiques ont prouvĂ© que des habitants Ă©taient lĂ bien avant la prĂ©sence tongienne. Christophe Sand estime que dĂšs le dĂ©part, les tongiens ont voulu imposer leur modĂšle culturel et asseoir leur domination politique et militaire sur toute l'Ăźle. Pour lui, Il s'agit donc bel et bien d'une colonisation aux consĂ©quences profondes sur la sociĂ©tĂ© wallisienne. Les tongiens imposent par exemple leurs rites funĂ©raires, leur langue et leur organisation sociale tout indique, d'aprĂšs les donnĂ©es des traditions orales et les structures archĂ©ologiques relevĂ©es, la mise en place d'une organisation coloniale dans le sud d'Uvea »[Sa 11]. Ă l'inverse, Bernard Vienne et Daniel Frimigacci rĂ©futent le terme de colonisation tongienne ». En effet 'Uvea n'a pas Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e politiquement dans l'espace tongien, et on ne peut d'ailleurs pas parler de 'Uvea comme une entitĂ© territoriale homogĂšne son organisation s'apparente plutĂŽt Ă celle d'une confĂ©dĂ©ration de tribus plus ou moins autonomes et antagonistes »[V 7]. Relations de 'Uvea avec les autres Ăźles de PolynĂ©sie et du Pacifique Outre ses relations avec Samoa, rapidement Ă©clipsĂ©es par celles avec Tonga, 'Uvea a Ă©galement entretenu des rapports avec les atolls de Tokelau et de Tuvalu, ainsi qu'avec Rotuma. Vienne et Frimigacci indiquent que 'Uvea a Ă©galement pu ĂȘtre le point de dĂ©part du peuplement de plusieurs exclaves polynĂ©siennes aux Ăźles Salomon[V 8] Anuta Tikopia Rennell et Bellona Enfin, les uvĂ©ens sont Ă l'origine du peuplement de l'Ăźle d'OuvĂ©a, dans les Ăźles LoyautĂ© Nouvelle-CalĂ©donie. Cette Ăźle est appelĂ©e Uvea lalo, 'Uvea d'en bas », par opposition Ă 'Uvea mama'o, 'Uvea lointaine » du point de vue des habitants d'OuvĂ©a. Pour la linguiste Claire Moyse-Faurie, cette migration a eu lieu Ă une Ă©poque oĂč l'influence tongienne Ă©tait minime au moins linguistiquement. Ă l'inverse, la migration vers Anuta a dĂ» avoir lieu Ă une Ă©poque plus rĂ©cente, aprĂšs que le faka'uvea ait subi l'influence du tongien »[27] Les populations polynĂ©siennes nĂ©es de ces grands voyages ocĂ©aniques ont donnĂ© naissance Ă plusieurs langues polynĂ©siennes descendant plus ou moins directement du wallisien l'anuta, le tikopia, le rennell-bellona et le fagauvea. Futuna Ce qui caractĂ©rise Futuna, c'est surtout son Ă©loignement et son isolement au sein de l'ocĂ©an Pacifique. Ne possĂ©dant pas de lagon, Futuna est en effet difficile d'accĂšs par bateau. Angleviel et Moyse-Faurie Ă©crivent Avant mĂȘme l'arrivĂ©e des Occidentaux, Futuna Ă©tait perçue comme une Ăźle difficile d'accĂšs et dont les habitants ne visitaient qu'occasionnellement leurs voisins. »[28]. NĂ©anmoins, Futuna a subi lâinfluence des Ăźles Samoa. La langue samoane et la langue futunienne prĂ©sentent des similitudes trĂšs fortes. De mĂȘme, plusieurs conflits ont opposĂ© les futuniens aux Tongiens. Futuna a Ă©galement Ă©tĂ© en contact avec des Ăźles de l'archipel des Fidji[VF 5]. L'histoire futunienne se divise en trois grandes pĂ©riodes le temps de la terre noire » en futunien Kele Ê»Uli env. 800 av. - 700 le temps de la terre ocre » Kele Mea env. 700-1700 le temps de la terre brune » Kele Kula 1700-aujourd'hui Le temps de la terre noire Le temps de la terre noire » en futunien Kele Ê»Uli, correspondant Ă l'arrivĂ©e des premiers habitants Ă Futuna vers 800 av. et se termine vers l'an 700. On peut le comparer Ă la prĂ©histoire[VF 6]. Le temps de la terre ocre Vient ensuite le temps de la terre ocre » Kele Mea, en rĂ©fĂ©rence Ă la terre ocre des plateaux montagneux sur lesquels la population futunienne s'installe face Ă la poussĂ©e tongienne dans la rĂ©gion, les habitants sont forcĂ©s de se replier vers l'intĂ©rieur des terres et construisent de nombreux forts kolo[VF 7]. Vienne et Frimigacci en ont dĂ©nombrĂ© trente-cinq. Ă l'Ă©poque, Futuna est donc morcelĂ©e en de multiples groupes rivaux qui s'affrontent rĂ©guliĂšrement, mĂȘme si certains ont nouĂ© des alliances en cas de danger commun les envahisseurs tongiens, par exemple[VF 8]. Ainsi, les futuniens rĂ©ussissent Ă repousser l'expĂ©dition de Kau'ulufonua fekai au XVe siĂšcle[Sa 6]. Cette pĂ©riode, marquĂ©e par l'insĂ©curitĂ© et plusieurs affrontements avec les tongiens, se termine vers 1700. Le temps de la terre brune Enfin, la derniĂšre pĂ©riode est celle de la terre brune », Kele Kula, en rĂ©fĂ©rence Ă la terre brune des tarodiĂšres les habitants quittent les montagnes pour s'installer de nouveau en bord de mer[VF 6]. Durant cette phase, les diffĂ©rentes entitĂ©s politiques indĂ©pendantes et rivales de Futuna vont progressivement s'unifier. Les diffĂ©rentes places fortes kolo se rassemblent autour de chefs. Lorsque les missionnaires maristes dĂ©barquent Ă Futuna en 1837, il ne reste plus que deux entitĂ©s politiques rivales le royaume de Sigave et celui de TuÊ»a, bientĂŽt renommĂ© en royaume d'Alo[VF 9]. La guerre de Vai aoĂ»t 1839 La guerre de Vai est la derniĂšre guerre que Futuna ait vĂ©cu. Elle fixe les frontiĂšres entre les deux royaumes et consacre la victoire du royaume d'Alo, dirigĂ© par Niuliki. Profitant du passage d'un navire baleinier australien, les Futuniens des deux camps Ă©changent des cochons contre des fusils, ce qui leur permet de disposer d'armes Ă feu pour la bataille qui se dĂ©roule le 10 aoĂ»t 1839 de part et d'autre de la riviĂšre Vai. Le royaume de Alo en sort vainqueur malo et Sigave est pillĂ©. Le missionnaire Pierre Chanel en est le tĂ©moin et soigne les nombreux blessĂ©s qui reviennent du champ de bataille[AngB 1]. AprĂšs la guerre du Vai, Niuliki devient roi de l'ensemble de Futuna jusqu'Ă sa mort en 1842[29]. Les deux royaumes coutumiers de Alo et de Sigave, avec Ă leur tĂȘte un aliki sau, sont reconnus officiellement lorsque Wallis-et-Futuna devient un territoire d'outre-mer en 1961. Les Chinois Tsiaina Ă Futuna, une invention occidentale ? Autour du XVIIe ou XVIIIe siĂšcle, des populations venues d'Asie du Sud-Est peut-ĂȘtre des Ăźles Sangir, ici en rouge dĂ©barquent Ă Alofi. La tradition futunienne les appelle Tsiaina. La rĂ©alitĂ© de cette migration est encore dĂ©battue. Depuis environ 1875 circule Ă Futuna un rĂ©cit repris dans la tradition orale futunienne des Chinois, ayant fait naufrage, auraient dĂ©barquĂ© vers le XVIIIe siĂšcle sur l'Ăźle d'Alofi. Accueillis par la population futunienne, ils se mĂ©tissĂšrent parmi les habitants et, selon les versions, leur apprirent de nouvelles techniques d'agriculture et de construction, mais finirent par ĂȘtre tous massacrĂ©s par les Futuniens. Cet Ă©pisode est restĂ© dans la tradition orale futunienne comme le dĂ©barquement des Chinois » Tsiaina. Pour l'anthropologue Burrows, les Chinois Ă©taient plus vraisemblablement des micronĂ©siens sans doute provenant des Ăźles Marshall. Volker Harms s'est livrĂ© Ă une analyse dĂ©taillĂ© de cet Ă©pisode et a Ă©mis de forts doutes quant Ă son authenticitĂ©[30]. En recoupant les diffĂ©rentes sources, Harms conclut que cette tradition orale a Ă©tĂ© inventĂ©e de toutes piĂšces par les EuropĂ©ens[30]. La confusion vient sans doute du mot futunien Tsiaina, qui fit croire Ă un Occidental anglophone prĂ©sent sur l'Ăźle qu'il s'agissait de la traduction de China Chine en anglais. De lĂ fut créé l'histoire du dĂ©barquement des Chinois » Ă Futuna[30]. Au contraire, Robert Langdon estime que ces Tsiaina ont bel et bien dĂ©barquĂ© Ă Futuna, vers le XVIIe siĂšcle[31]. Ils venaient probablement d'Asie du Sud-Est peut-ĂȘtre des Ăźles Sangir, leur voyage ayant Ă©tĂ© favorisĂ© par le phĂ©nomĂšne El Niño d'une intensitĂ© exceptionnelle cette annĂ©e-lĂ . Ce phĂ©nomĂšne mĂ©tĂ©orologique se caractĂ©rise par l'absence de pluie. En consĂ©quence, les Tsiaina s'empressĂšrent de creuser un puits pour obtenir de l'eau, ce qui est confirmĂ© par les diffĂ©rentes traditions orales. Pour Robert Landgon, ces Tsiaina ont apportĂ© plusieurs innovations le tambour en bois le lali, une nouvelle maniĂšre de fabriquer le tapa tissu vĂ©gĂ©tal et l'amĂ©lioration des techniques agricoles avec des tarodiĂšres irriguĂ©es. Langdon estime que ces Tsiaina, originaires d'une sociĂ©tĂ© asiatique hautement stratifiĂ©e, ont Ă©galement introduit le langage honorifique dans la langue futunienne. Ces asiatiques ont eu une influence politique trĂšs forte Ă Futuna et plusieurs de leurs descendants sont partis dans les diffĂ©rentes Ăźles de PolynĂ©sie, propageant ces innovations techniques et linguistiques aux Ăźles alentour. Leur prĂ©sence s'est Ă©talĂ©e sur plusieurs gĂ©nĂ©rations[31]. Premiers contacts avec les EuropĂ©ens Premiers explorateurs europĂ©ens Cette gravure de 1618 montre l'Ă©quipage de Willem Schouten tentant d'Ă©chapper aux pirogues des futuniens. Les hollandais sont les premiers europĂ©ens Ă aborder Futuna en 1616. Le premier contact de Futuna avec des EuropĂ©ens a lieu en 1616 les Hollandais Willem Schouten et Jacob Le Maire, sur l'Eendracht 350 tonneaux et le Hoorn 100 tonneaux, jettent l'ancre le 21 mai 1616 et abordent Futuna en chaloupe le 22 mai 1616. Ils baptisent les deux Ăźles Futuna et Alofi Ăźles de Hoorn en rĂ©fĂ©rence Ă leur port d'embarquement. Ils restent environ 8 jours sur l'archipel avant de repartir vers la Nouvelle-GuinĂ©e et les Moluques. Louis-Antoine de Bougainville atteint Futuna le 11 mai 1768 et, frappĂ© par son isolement, la nomme l'enfant perdu du Pacifique »[28]. En 1767, le capitaine britannique Samuel Wallis aborde l'Ăźle d'Uvea, qui reçoit son nom. Dessin rĂ©alisĂ© par Samuel Wallis mentionnant Wallis Island », vers 1767. L'Ăźle de Wallis n'est visitĂ©e par les EuropĂ©ens que 150 ans aprĂšs Futuna. Le 17 aoĂ»t 1767, le Britannique Samuel Wallis, capitaine du Dolphin, de retour de Tahiti, aborde l'Ăźle mais n'y dĂ©barque pas, du fait de l'hostilitĂ© des wallisiens[AngA 3]. L'Ă©quipage donne son nom Ă l'Ăźle[32]. Les autochtones la nomment UvĂ©a en wallisien Ê»Uvea, nom encore trĂšs utilisĂ©. Selon Raymond Mayer, Samuel Wallis n'est pas passĂ© au sud par la passe Honikulu, mais serait arrivĂ© au niveau du district nord de Hihifo, en passant par la passe Fatumanini ou la passe Fugauvea[32]. En 1781, une expĂ©dition espagnole conduite par le capitaine Francisco Antonio Mourelle de la RĂșa aborde Ê»Uvea[33] ou Futuna[pas clair], qui est baptisĂ©e ConsolaciĂłn[34]. Le 5 aoĂ»t 1791, le capitaine Edward Edwards, Ă la poursuite des rĂ©voltĂ©s du Bounty, s'arrĂȘte Ă Wallis. il tente d'offrir des cadeaux aux habitants, mais les wallisiens s'enfuient par peur[33],[35]. Loin des routes empruntĂ©es par les navires europĂ©ens, 'Uvea et Futuna restent longtemps en marge des contacts qui deviennent Ă cette Ă©poque de plus en plus nombreux entre ocĂ©aniens et occidentaux dans le reste de la PolynĂ©sie, ce qui explique notamment qu'elles aient pu maintenir de nombreux traits culturels jusqu'Ă aujourd'hui et qu'elles n'aient pas subi de vĂ©ritable colonisation. Lors du contact avec les EuropĂ©ens, 'Uvea et Futuna Ă©taient relativement peu peuplĂ©es Patrick Kirch estime que 'Uvea comptait 4 000 habitants et Futuna 2 000 environ, soit moins que les Ăźles voisines Ă titre de comparaison, Tonga comptait Ă la mĂȘme Ă©poque environ 40 000 habitants[K 1]. Vue de l'Ăźle de Wallis en 1773 par le capitaine Cook. L'Ăźlot rocheux de Nukufotu est visible sur la gauche il s'agit du nord de l'Ăźle, dans le district de Hihifo. Le relief de l'Ăźle a Ă©tĂ© exagĂ©rĂ©[32]. Le temps des baleiniers et des beachcombers Au cours du XIXe siĂšcle, des beachcombers Ă©cumeurs des plages », matelots dĂ©serteurs, commencent Ă arriver Ă Wallis et Ă Futuna. D'aprĂšs FrĂ©dĂ©ric Angleviel, le premier navire europĂ©en connu accoste Ă Wallis en 1825 ; d'autres baleiniers suivront en 1828[AngA 4]. Les chefs du sud de Wallis, lĂ oĂč abordent les bateaux, acquiĂšrent assez rapidement un pouvoir important. Certains wallisiens maĂźtrisent mĂȘme l'anglais et peuvent donc contrĂŽler le commerce avec l'extĂ©rieur. Cela ne manque pas de dĂ©stabiliser le Lavelua, souverain de l'Ăźle. Ă la mĂȘme Ă©poque, certains marins commencent Ă s'installer durablement sur Uvea. Cette pĂ©riode dure trente-six ans[AngA 5]. Entre 1825 et 1858, 110 passages de navires occidentaux ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s Ă Wallis[36]. D'aprĂšs FrĂ©dĂ©ric Angleviel, ces beachcombers ou batteurs de grĂšve » s'intĂšgrent progressivement Ă la sociĂ©tĂ© wallisienne tout en bĂ©nĂ©ficiant de leur statut d'EuropĂ©ens. »[36]. Accueillis par la population locale et servant d'intermĂ©diaire avec les navires de passage, leur nombre reste cependant limitĂ© une dizaine tout au plus. Certains voyagent entre Wallis, Futuna et Fidji et se marient parfois avec des femmes autochtones[36]. Les rencontres entre marins occidentaux pour la plupart anglais ou amĂ©ricains et polynĂ©siens ne sont pas sans heurts, et aboutissent parfois Ă des massacres. En 1830, le commerçant hawaĂŻen George Marina ou Manini[37], mĂ©tis espagnol, dĂ©barque Ă Wallis. Il emmĂšne le chef Takala et plusieurs wallisiennes jusqu'Ă HawaĂŻ, oĂč il recrute un Ă©quipage pour la pĂȘche des holothuries bĂȘches de mer. Il revient Ă Wallis au dĂ©but de 1831, Ă l'Ăźlot Nukuatea, qu'il achĂšte au chef Takala en Ă©change de pacotille couteaux, haches, tissus et autres objets divers. Marina et son Ă©quipage hawaĂŻen installent sur l'Ăźlot une grande maison, un atelier de prĂ©paration des bĂȘches de mer et des huttes pour loger les travailleurs. DĂšs lors, les EuropĂ©ens se considĂšrent propriĂ©taires Ă la mode occidentale de l'Ăźle et essayent de s'en rĂ©server l'usage. Or, ce mode de possession exclusif n'existe pas dans la sociĂ©tĂ© traditionnelle wallisienne et les altercations commencent »[AngA 6]. Rapidement, la situation dĂ©gĂ©nĂšre en conflit armĂ©. Marina et ses hommes attaquent la rĂ©sidence royale, occasionnant plusieurs morts. Le chef Takala est nommĂ© Lavelua et les aristocrates de Hahake [sont] humiliĂ©s et rĂ©duits Ă la servitude »[37]. Cependant, la population wallisienne n'accepte pas son autoritĂ© et Vaimua Takumasiva redevient le roi de Wallis. La victoire de Marina est de courte durĂ©e fin janvier 1832, il est assassinĂ© et une grande partie des hawaĂŻens sont massacrĂ©s[AngA 7]. L'annĂ©e suivante, un nouveau massacre a lieu. Le 26 mars 1832, le baleiner britannique Holdham mouille Ă Wallis. En rĂ©ponse au vol des vĂȘtements de marins par les wallisiens, les hommes d'Ă©quipage pillent le village de Fagatoto et s'en prennent violemment aux habitants[AngA 7]. De plus, le capitaine, sous l'emprise de l'alcool, annonce qu'il veut tuer le roi. Ces agressions entraĂźnent la vengeance de Takala et de ses hommes, qui attaquent le navire le 12 avril. ArmĂ©s de haches et d'armes Ă feu, ils tuent presque tous les hommes d'Ă©quipage du Holdham[AngA 8],[38]. Le lendemain, un navire amĂ©ricain dĂ©couvre la tuerie et prĂ©vient un navire de guerre britannique, le Zebra. Ce sloop arrive Ă 'Uvea en juin 1832 et bientĂŽt des Ă©changes de tirs ont lieu plusieurs wallisiens sont tuĂ©s, dont Takala. Les marins britanniques sont ensuite reçus par le Lavelua, et sous la menace des armes, les wallisiens rendent les objets qu'ils ont pillĂ© dans la cargaison du Holdham[AngA 9]. Les vexations subies par les wallisiens avec George Marina expliquent en partie pourquoi, aprĂšs avoir Ă©tĂ© pillĂ©s par les marins anglais, les uvĂ©ens se sont vengĂ©s aussi violemment[38]. Pour FrĂ©dĂ©ric Angleviel, ces contacts et intrusions ont eu des consĂ©quences profondes sur les sociĂ©tĂ©s wallisienne et futunienne rĂ©volutions techniques fer, armes Ă feu, verre, tissu, introduction de nouvelles espĂšces animales cheval, bovin, chat, bouleversements religieux, culturels, socio-Ă©conomiques et politiques, et choc microbien long isolat, maladies inconnues en OcĂ©anie »[39]. La prĂ©sence europĂ©enne Ă Wallis-et-Futuna n'est cependant significative qu'au XIXe siĂšcle avec l'arrivĂ©e de missionnaires catholiques. Conversion au catholicisme Tentatives tongiennes sur 'Uvea 1835-36 Le roi tongien George Tupou 1er, baptisĂ© par des missionnaires wesleysiens, voit dans la religion protestante un moyen pour reprendre le contrĂŽle des Ăźles anciennement conquises par l'empire du Tu'i Tonga au XVe siĂšcle Rotuma, Niue, Lau aux Fidji et 'Uvea. Les Tongiens sont donc les premiers Ă tenter d'introduire le christianisme Ă Wallis une expĂ©dition est lancĂ©e en 1835 par le chef de Niuatoputapu, Gogo Ma'atu. En dĂ©pit d'un dĂ©but prometteur 80 convertis, le Lavelua refuse de se soumettre Ă la puissance tongienne et les Niuans sont rapidement massacrĂ©s par les Wallisiens[39]. Une deuxiĂšme expĂ©dition tongienne Ă©choue Ă©galement, et pousse les autoritĂ©s coutumiĂšres Ă interdire l'adoption d'une religion apportĂ©e par des OcĂ©aniens les tongiens ne doivent pas ... apporter la religion des Papalagi [occidentaux] Ă 'Uvea. Si une nouvelle religion papalagi devait ĂȘtre introduite Ă 'Uvea, il faudrait d'abord discuter avant de l'accepter. » Henquel, 1908[40]. Conversion de l'Ăźle de 'Uvea 1837-1842 En 1836, des prĂȘtres de la rĂ©gion lyonnaise crĂ©ent la SociĂ©tĂ© de Marie, avec comme but l'Ă©vangĂ©lisation catholique de l'OcĂ©anie. Le 1er novembre 1837, deux missionnaires maristes arrivent Ă Wallis le pĂšre Pierre Bataillon et le frĂšre Joseph Xavier[AngA 10]. AidĂ©s par un interprĂšte protestant qui parle wallisien, les missionnaires obtiennent la permission du Lavelua roi Soane Patita Vaimu'a de rester sur l'Ăźle, officiellement pour apprendre la langue locale. AprĂšs une semaine, la goĂ©lette repart vers Futuna. Ă l'Ă©poque, trois europĂ©ens rĂ©sident Ă Wallis, deux français et un anglais les missionnaires ne sont donc pas les premiers Ă©trangers sur l'Ăźle. Les maristes gagnent Ă leur cause le chef de Mua, Tu'ugahala. Pour Angleviel, le soutien de Tu'ugahala met en Ă©vidence les luttes d'influence entre chefs wallisiens, plus qu'une rĂ©elle adhĂ©sion religieuse[AngA 11]. DĂšs 1838 ont lieu les premiers baptĂȘmes, mais ils restent limitĂ©s car les wallisiens ne souhaitent pas se convertir, en premier lieu le Lavelua. Pendant cette pĂ©riode, le pĂšre Bataillon rĂ©dige un dictionnaire et une grammaire du wallisien[AngA 12]. Assez rapidement cependant, le roi se fĂąche de l'influence qu'ont pris les missionnaires et organise des expĂ©ditions punitives pour tous ceux qui se sont convertis. Des chrĂ©tiens sont tuĂ©s, leurs plantations razziĂ©es. Pooi, un fils du roi, s'oppose aux missionnaires. La petite communautĂ© chrĂ©tienne 300 personnes se rĂ©fugie alors sur l'Ăźlot de Nukuatea, au sud de Wallis, oĂč ils bĂ©nĂ©ficient de la protection du chef Tangahala[AngA 13]. Le pĂšre Bataillon rallie le kivalu premier ministre coutumier Ă son camp, et le 19 octobre 1840, les nouveaux chrĂ©tiens se prĂ©sentent en armes Ă Teesi. Ce conflit dĂ©passe largement la question religieuse et est bien plus une lutte d'influence entre deux factions opposĂ©es. Finalement, l'armĂ©e royale se retire sans combat et Tu'ugahala, accompagnĂ© de Pierre Bataillon, fait le tour des villages en vainqueur et rallie la plupart des villages[39]. Le chef Pooi, partisan de l'ancienne religion, quitte l'Ăźle avec ses partisans pour Vava'u aux Tonga. En octobre 1840, la majoritĂ© de la population wallisienne s'est convertie les missionnaires s'emploient Ă les christianiser avant de pouvoir les baptiser. Quatre Ă©glises sont construites[AngA 14]. Pour accĂ©lĂ©rer la conversion des wallisiens, le pĂšre Bataillon fait dĂ©truire les idoles paĂŻennes nommĂ©es atua muni en wallisien[7]. Le Lavelua Soane Patita Vaimu'a est baptisĂ© le 30 octobre 1842[PT 1]. Cela finit d'achever la conversion de la population wallisienne. NĂ©anmoins, en 1844, le chef Pooi revient de Vavau avec des tongiens protestants une guerre coutumiĂšre Ă©clate et dure jusqu'en 1851. Le conflit se conclut par le dĂ©part d'une centaine de protestants ou sujets de Pooi qui fondent leur propre communautĂ© aux Tonga[39]. Conversion de Futuna Pierre Chanel arrive Ă Futuna en 1837 et convertit la population locale avant d'ĂȘtre tuĂ© par Musumusu. Il devient le premier martyr catholique de l'OcĂ©anie. Le 7 novembre 1837, deux autres missionnaires sont dĂ©posĂ©s Ă Futuna, dont le pĂšre Pierre Chanel. Ce dernier arrive Ă convertir une partie de la population futunienne et rĂ©side chez le chef de Alo, Niuliki. AprĂšs la victoire de ce dernier lors de la guerre du Vai, le pĂšre Chanel est de moins en moins acceptĂ© par une partie des nobles, notamment car il s'oppose Ă la religion traditionnelle. Il est tuĂ© par Musumusu, un parent de Niuliki devenu roi de Futuna, le 28 avril 1841[41]. Ses effets personnels sont pillĂ©s et la maison des missionnaires dĂ©truite[42]. Le frĂšre mariste Marie Nizier se rĂ©fugie avec cinq autres europĂ©ens dans les montagnes de Sigave. Craignant pour leur vie, ils parviennent Ă quitter Futuna le 11 mai 1841 sur un baleinier. ils dĂ©barquent Ă Wallis et repartent vers Futuna avec une goĂ©lette et une corvette française. Ils arrivent sur l'Ăźle le 26 janvier 1842, accompagnĂ©s de Sam Keletaona. Entre-temps, la situation politique a profondĂ©ment changĂ© le roi Niuliki est mort, Musumusu a pris sa place mais craint des reprĂ©sailles[43]. TrĂšs rapidement, toute la population de Futuna se convertit au catholicisme[44],[29]. Les vaincus de Sigave voient dans les missionnaires des Ă©trangers qui peuvent apporter un appui face Ă Alo. Monseigneur Pompallier dĂ©barque Ă Futuna le 28 mai 1842 avec le roi de Wallis Lavelua et ses partisans. Ils sont reçus par Musumusu, mais trĂšs vite ce dernier est remplacĂ© par Sam Keletaona, que les missionnaires soutiennent. 117 Futuniens sont baptisĂ©s[45]. L'Ă©tablissement d'une thĂ©ocratie missionnaire La conversion de Wallis et de Futuna ne s'est pas faite uniquement pour des motifs religieux, mais obĂ©it Ă©galement Ă des facteurs politiques. Les chefs coutumiers wallisiens ont vu dans le catholicisme apportĂ© par des Français un moyen de lutter contre l'influence des Tongiens protestants[40] ; Ă Futuna, la conversion de la population s'inscrit dans la lutte entre les deux royaumes d'Alo et de Sigave. Cette pĂ©riode correspond Ă©galement Ă une concurrence missionnaire dans tout le pacifique entre catholiques et protestants. L'arrivĂ©e des missionnaires et la conversion des populations locales au christianisme entraĂźne de profondes transformations au sein des sociĂ©tĂ©s wallisienne et futunienne. Tout d'abord, la religion traditionnelle disparaĂźt, absorbĂ©e par le catholicisme. Les prĂȘtres et prĂȘtresses traditionnels sont remplacĂ©s par les missionnaires ; la cĂ©rĂ©monie du kava, autrefois dĂ©diĂ©e aux divinitĂ©s traditionnelles, est dĂ©diĂ©e au Dieu des chrĂ©tiens[PT 2]. Cependant, les missionnaires ne dĂ©truisent pas la culture prĂ©-chrĂ©tienne au contraire, ils prennent soin de prĂ©server la coutume pour y intĂ©grer le christianisme. Pour Dominique Pechberty et Epifania Toa, il s'agit donc d'un vĂ©ritable syncrĂ©tisme[PT 3],[Note 6]. C'est Ă©galement la fin des beachcombers la mission catholique s'Ă©vertue Ă Ă©loigner ces corrupteurs de mĆurs » et met en place un trĂšs fort contrĂŽle des mĆurs. Les missionnaires interdisent Ă©galement les voyages en haute mer tÄvaka afin d'isoler les Ăźles des influences extĂ©rieures[1], notamment les protestants[40]. C'est pendant cette pĂ©riode que les liens historiques unissant Wallis, Futuna et les Ăźles alentour Tonga, Samoa, Fidji, etc. sont progressivement stoppĂ©s. Wallis-et-Futuna sont peu Ă peu coupĂ©es du monde extĂ©rieur. Livre de priĂšres en wallisien, Ă©crit par Monseigneur Bataillon et Ă©ditĂ© en 1864 Ă Lyon par les pĂšres maristes. Le pĂšre Bataillon est Ă l'origine du premier code Ă©crit de lois de Wallis, publiĂ© en 1870 Tohi Fono o Uvea[46] et adoptĂ© le 20 juin 1870. FrĂ©dĂ©ric Angleviel indique qu'il sert de constitution et de loi jusqu'aux annĂ©es 1960[AngA 15]. D'aprĂšs Sophie Chave-Doarten, ce code [impose] dĂ©finitivement des rĂšgles de vie dâinspiration chrĂ©tienne Ă la population wallisienne »[47]. Un contrĂŽle social trĂšs fort est ainsi imposĂ© Ă l'ensemble de la population wallisienne. Pour Jean-Claude Roux, en effet, l'ordre moral a Ă©tĂ© le souci constant de la mission Mariste dĂšs ... son Ă©tablissement »[48]. DiffĂ©rentes amendes sont prĂ©vues pour l'adultĂšre, le vol, etc. Les maristes interdisent Ă©galement la polygamie, courante dans la sociĂ©tĂ© wallisienne, mais n'arrivent pas Ă l'Ă©radiquer totalement. Ă la mĂȘme Ă©poque, les maristes mettent en place le premier systĂšme d'Ă©ducation Ă Wallis. Il s'agit de contrĂŽler la jeunesse et de la soustraire Ă l'influence jugĂ©e nĂ©faste de leur famille, afin de leur transmettre une Ă©ducation chrĂ©tienne. Les enfants wallisiens apprennent Ă lire et Ă Ă©crire en wallisien les missionnaires sont les premiers Ă codifier la langue wallisienne et apprennent des chants religieux. Dans l'esprit des missionnaires, il Ă©tait inutile d'avoir une formation moderne, de parler le français ou l'anglais .... Par contre, lire les livres religieux ... les catĂ©chismes, chanter les chants latins Ă©taient les buts recherchĂ©s de cette Ă©ducation Ă©difiante »[49], Ă©crit Jean-Claude Roux. Une imprimerie est créé Ă Lano district de Hihifo en 1843, ce qui permet l'Ă©dition de livres Ă Wallis. Fixant de nouvelles rĂšgles pour la transmission des terres, le code du pĂšre Bataillon fixe Ă©galement l'organisation politique de la chefferie wallisienne afin de juguler les ambitions des principaux chefs et dâorganiser des institutions comparables Ă la royautĂ© française »[47]. L'intention des pĂšres maristes est donc de mettre fin aux luttes de pouvoir entre les chefs et apaiser la situation politique, tout en contrĂŽlant les mĆurs de la population wallisienne. Le temps du protectorat 1888-1961 Installation du protectorat français PremiĂšres demandes infructueuses 1842-47 Groupe de wallisiens devant leur fale au dĂ©but du XXe siĂšcle. Le milieu du XIXe siĂšcle en OcĂ©anie est marquĂ© par les luttes d'influences entre les grandes puissances europĂ©ennes, Ă la fois au niveau stratĂ©gique, commercial et religieux protestants contre catholiques[RX 2]. Sous l'influence des pĂšres maristes, le souverain wallisien fait une premiĂšre demande de protectorat Ă la France en fĂ©vrier 1842, puis en octobre de la mĂȘme annĂ©e le Lavelua transmet par l'intermĂ©diaire des missionnaires ces demandes aux diffĂ©rents capitaines de navires qui accostent Ă Wallis. Pour Jean-Claude Roux, la nĂ©cessitĂ© de protection des missionnaires maristes fit que la Marine française s'attribua de facto un droit de regard sur les affaires de Wallis et Futuna »[RX 3]. La Marine française cherchait Ă l'Ă©poque Ă augmenter les ports oĂč ses navires pouvaient faire escale. Mais la France refuse initialement cette demande de protectorat, car une crise diplomatique a Ă©clatĂ© avec l'Angleterre, dite affaire Pritchard », autour du protectorat Ă©tabli Ă Tahiti les annexions françaises dans le Pacifique s'arrĂȘtent alors pour quelque temps pour apaiser les Britanniques[RX 4]. Dans les annĂ©es 1880, la situation diplomatique et stratĂ©gique change. Wallis-et-Futuna jouissent d'un regain d'intĂ©rĂȘt auprĂšs du ministĂšre des colonies, et les visĂ©es tongiennes sur 'Uvea inquiĂštent de plus en plus les wallisiens. En 1881 et 1884, la reine de Wallis, Amelia Tokagahahau fille du Lavelua Soane Patita Vaimu'a rĂ©itĂšre sa demande de protectorat aux officiers français qui font escale Ă Wallis. Ce n'est qu'en 1886 que la demande de protectorat auprĂšs de la France aboutit enfin. CrĂ©ation du protectorat 1887 Cet article du Honolulu Star-Advertiser s'inquiĂšte du projet d'annexion de Wallis-et-Futuna par la France en 1913 la France Ă©tend son bras jusque dans les Ăźles ». Mais l'annexion ne sera pas mise en Ćuvre. Le 22 juin 1913, les officiers du croiseur français Kersaint organisent une cĂ©rĂ©monie d' annexion » des Ăźles Wallis, levant le drapeau français devant le palais royal photo Ă Mata-Utu. Mais cette annexion sera rejetĂ©e par la France en 1922. La reine AmĂ©lia signe un traitĂ© de protectorat ratifiĂ© par la France le 5 avril 1887. Le 29 novembre de la mĂȘme annĂ©e, les rois de Sigave et de Alo demandent eux aussi leur rattachement Ă la France. Les souverains de Futuna et Wallis gardent toute leur autoritĂ© coutumiĂšre sur leur sujets[50] ce n'est donc pas Ă proprement parler une conquĂȘte ou une colonisation. Le premier rĂ©sident de France arrive Ă Wallis en 1888[RX 5]. Le protectorat de Wallis-et-Futuna est alors créé. Ce rattachement s'inscrit dans le contexte de compĂ©tition entre la couronne britannique et la France dans le Pacifique, aprĂšs l'annexion anglaise des Fidji en 1874 qui brise l'Ă©quilibre prĂ©caire entre les deux nations, les Français souhaitent eux aussi affirmer leur position dans l'OcĂ©anie lointaine[50]. Il est souhaitĂ© par les maristes, qui veulent avoir la protection de la France. Mais pour Jean-Claude Roux, en 1900 Wallis et Futuna ne prĂ©sentaient plus une quelconque valeur stratĂ©gique »[RX 6]. Ce n'est qu'Ă la fin des annĂ©es 1890 que les deux Ăźles prĂ©sentent un petit intĂ©rĂȘt Ă©conomique avec la production de coprah[RX 7]. Pour Filihau Asi Talatini, sans la mission catholique, la France ne serait pas prĂ©sente dans l'archipel »[40]. Wallis-et-Futuna sont rattachĂ©es Ă la Nouvelle-CalĂ©donie, mais restent en pratique trĂšs autonomes. Le traitĂ© de protectorat de 1910 et la tentative d'annexion 1913 Un nouveau traitĂ© de protectorat est signĂ© le 19 mai 1910. Le texte, valide jusqu'en 1961, limite les pouvoirs du roi de Wallis, mis en situation de sujĂ©tion par rapport au rĂ©sident, et ceux des missionnaires. Ce nouveau traitĂ© de 1910 est censĂ© prĂ©parer Ă l'annexion, demandĂ©e officiellement par le roi en 1913 sous l'influence du rĂ©sident Victor Brochard, mais elle n'aboutit pas. En 1922, l'annexion est jugĂ©e trop coĂ»teuse par la France et est abandonnĂ©e[RX 8]. L'annexion devient en France un projet de loi en 1917, votĂ© par la Chambre des DĂ©putĂ©s en 1920 mais refusĂ©e par le SĂ©nat en 1924[AngA 16]. Administration française, mission catholique et chefferie traditionnelle Ă Futuna Il n'y a pas Ă proprement parler de colonisation Ă Wallis-et-Futuna, le pouvoir du rĂ©sident français se limitant aux affaires extĂ©rieures. Le rĂ©sident habite Wallis et ne visite Futuna que quelques jours au total durant sa mission. Futuna reste donc trĂšs isolĂ©e[51] et relativement indĂ©pendante du pouvoir politique français. Cette situation se poursuit jusqu'aux annĂ©es 1960, l'administration ne s'installant Ă Futuna qu'en 1959[50]. Cette situation rend Ă©galement difficile la connaissance de l'histoire locale futunienne, du fait du peu d'archives Ă©crites disponibles, tandis que l'histoire de Wallis Ă cette Ă©poque est connue avec prĂ©cision. Cette situation est caractĂ©ristique de la relation inĂ©gale entre Wallis et Futuna, cette derniĂšre Ă©tant toujours subordonnĂ©e Ă son Ăźle sĆur ». Cette situation perdure encore aujourd'hui[52]. FrĂ©dĂ©ric Angleviel indique que pendant longtemps au XIXe siĂšcle, les deux royaumes de Futuna sont trĂšs instables et sont souvent dans des luttes rivales chroniques, Sigave voulant prendre sa revanche sur Alo. Ces affrontements sont toutefois Ă remettre en parallĂšle avec la petite taille de la population 1200 Ă 1500 habitants[AngA 17]. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la royautĂ© Ă Futuna est trĂšs instable, les deux rois de Sigave et d'Alo Ă©tant dĂ©mis au bout de quelques annĂ©es, voire quelques mois. Pour Jean-Claude Roux, cette instabilitĂ© est structurelle entre 1900 et 1960, vingt rois se succĂšdent Ă Alo et treize Ă Sigave[RX 9]. Ă Wallis Des pĂšres maristes et des sĂ©minaristes Ă Lano Wallis, vers 1890. L'histoire de Wallis sous le protectorat est marquĂ©e par les luttes d'influence entre la mission catholique et l'administration française rĂ©duite Ă un rĂ©sident de France et son chancelier. Entre ces deux acteurs, la chefferie coutumiĂšre soutient tour Ă tour l'un ou l'autre. Jusqu'Ă l'arrivĂ©e du rĂ©sident Viala en 1905, le protectorat est assez instable[RX 9] ; par la suite, les rĂ©sidents restent sur l'Ăźle en moyenne quatre ans[RX 9]. En 1906, le Lavelua demande qu'un mĂ©decin soit affectĂ© Ă Wallis. La pĂ©riode de 1831 Ă 1901 est marquĂ©e par la stabilitĂ© seulement cinq souverains se succĂšdent, dont la reine AmĂ©lia qui rĂšgne pendant vingt-quatre ans 1869-1895. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, la royautĂ© Ă Wallis devient plus instable[RX 9]. La mission catholique dĂ©tient un pouvoir trĂšs important sur la population wallisienne. Monseigneur Bataillon avait rĂ©ussi Ă transformer Wallis en une vĂ©ritable thĂ©ocratie insulaire et son pouvoir demeure trĂšs importante jusqu'Ă sa mort en 1877[PT 4]. Les fĂȘtes religieuses rythment le calendrier et la participation Ă la messe est obligatoire. Selon Jean-Claude Roux, [la mission] donne l'exemple d'une stabilitĂ© proche du fixisme »[RX 9]. Ă l'Ă©poque, Wallis-et-Futuna font partie de l'Ă©vĂȘchĂ© du Pacifique Central. En 1935, les deux Ăźles deviennent un vicariat apostolique autonome, jusqu'Ă la crĂ©ation du diocĂšse de Wallis-et-Futuna en 1966[53]. Vie Ă©conomique Pendant la premiĂšre guerre mondiale, Wallis-et-Futuna restent Ă l'Ă©cart des conflits et des recompositions des empires coloniaux carte l'OcĂ©anie en 1914. Le coprah a longtemps reprĂ©sentĂ© la seule exportation de Wallis-et-Futuna. Les habitants continuent Ă vivre de leurs cultures vivriĂšres taro, bananier, igname, kapĂ©. L'Ă©levage porcin est destinĂ© Ă l'accomplissement de cĂ©rĂ©monies coutumiĂšres. La seule culture d'exportation est celle du cocotier dont les fruits sont transformĂ©s en coprah[50]. En 1867, l'allemand ThĂ©odore Weber met au point une nouvelle technique de sĂ©chage du coprah vert, introduite Ă Wallis via les Samoa. Les rĂ©sidents de France fondent le dĂ©veloppement de l'Ăźle sur cette monoculture, introduisant la monnaie dans l'archipel et favorisant l'Ă©tablissement de comptoirs. En consĂ©quence, les plantations de cocotiers s'Ă©tendent, mais cette industrie est ruinĂ©e dans les annĂ©es 1930 par l'effet conjuguĂ© d'une invasion d'oryctes en 1930 et la chute du cours des olĂ©agineux consĂ©cutive Ă la Grande DĂ©pression[50]. En 1910, la sociĂ©tĂ© australienne Burns Philp s'installe Ă Wallis, consolidant ainsi sa prĂ©sence dans le Pacifique Sud. Julien Brial, un français, est responsable du comptoir de Wallis. MariĂ© Ă une wallisienne, il s'implique fortement dans la vie politique locale, jusqu'Ă devenir le chef occulte d'une faction wallisienne opposĂ©e Ă la mission qui jouera un rĂŽle important jusqu'Ă nos jours »[RXa 1]. Son influence sur les insulaires est importante et il devient Ă©galement un interlocuteur des rĂ©sidents. En 1912, deux sociĂ©tĂ©s chinoises basĂ©es Ă Sydney s'implantent Ă©galement sur l'Ăźle pour y faire le commerce du coprah[RXa 2]. Les relations entre les commerçants et les autoritĂ©s locales n'ont pas toujours Ă©tĂ© faciles. Pour Jean-Claude Roux, au souci de "bonnes affaires" des commerçants, correspondait chez les insulaires le souci de tirer le maximum des "Ă©trangers" »[RXa 3].Dans les annĂ©es 1910-1920, les rois coutumiers dĂ©crĂštent des interdits tapu sur le coprah afin de s'opposer aux abus des nĂ©gociants. Wallis-et-Futuna restent largement en dehors de la PremiĂšre Guerre mondiale, contrairement Ă certaines Ăźles voisines qui subissent les recompositions des empires coloniaux de l'Ă©poque ainsi, les Samoa allemandes passent sous domination nĂ©ozĂ©landaise. Cependant, l'influence commerciale des Fidji alors colonie britannique se fait fortement ressentir, culminant en des guerres du coprah » opposant commerçants wallisiens et futuniens Ă des commerçants fidjiens dans les annĂ©es 1920[54]. Alain Gerbault Ă Wallis 1926 En 1926, le navigateur Alain Gerbault Selepo sĂ©journe Ă Wallis pendant quatre mois. Lors d'une tempĂȘte, la quille en plomb de son navire se brise et il s'Ă©choue sur la plage de MatÄÊ»Utu le 20 aoĂ»t 1926. Il est contraint de rester sur l'Ăźle en attendant de pouvoir rĂ©parer son bateau, le Firecrest[55]. Rapidement, Gerbault devient trĂšs populaire auprĂšs de la population wallisienne. Il introduit le port du parĂ©o aussi appelĂ© manou, en wallisien kie et le football. La vie wallisienne lui plaĂźt beaucoup et il se lie d'amitiĂ© avec Fakate, chef du village de Ahoa. Il est Ă©galement accueilli favorablement par les europĂ©ens rĂ©sidant sur l'Ăźle, qui lui viennent en aide. Le roi Tomasi le convie Ă une cĂ©rĂ©monie du kava, des fĂȘtes sont organisĂ©es en son honneur dans plusieurs villages[55]. Cependant, Gerbault devient la source de troubles politiques dans l'Ăźle. Plusieurs wallisiens lui demandent en effet de soutenir une pĂ©tition auprĂšs du gouvernement français pour mettre fin aux travaux forcĂ©s le fatogia, et certains souhaitent mĂȘme l'Ă©lire en tant que roi[55]. Il se montre Ă©galement critique vis-Ă -vis des missionnaires maristes. Finalement, l'aviso CasiopĂ©e arrive Ă Wallis et Gerbault peut rĂ©parer son navire. Il quitte l'Ăźle le 10 dĂ©cembre 1926, au grand soulagement des autoritĂ©s locales. Plus tard, Gerbault revint dans les mers du Sud. Mais les rĂ©sidents de Wallis, craignant des troubles politiques si on lây revoyait, lui firent savoir que son retour dans lâĂźle nâĂ©tait pas dĂ©sirable ». A. Poncet[55]. Le passage d'Alain Gerbault entraĂźne des manifestations en dĂ©cembre 1926 de plusieurs centaines de personnes venues de Hihifo et Mu'a devant le palais royal qui demandent notamment l'abolition des corvĂ©es obligatoires. Le roi Tomasi Kulumoetoke consent en partie Ă ces revendications. Le rĂ©sident de France, quant Ă lui, refuse de rĂ©munĂ©rer les travaux effectuĂ©s pour le compte de l'administration française. Les manifestants refusent de reprendre le travail et en janvier, la situation est toujours tendue[56]. En consĂ©quence de ces troubles, cinq meneurs dont Soane Toke sont jugĂ©s le 10 mars 1927 et dĂ©portĂ©s Ă NoumĂ©a le lendemain par le navire de guerre français CassiopĂ©e[56]. D'aprĂšs l'Ă©vĂȘque Alexandre Poncet, le calme est alors rĂ©tabli[56]. Wallis-et-Futuna pendant les annĂ©es 1930 Durant les annĂ©es 1930, Wallis est en proie Ă de nombreuses crises politiques. Les rois coutumiers se succĂ©dĂšrent Ă rythme frĂ©quent. Un recensement menĂ© par le rĂ©sident Renaud en 1931 rĂ©vĂšle qu'il y a une cinquantaine d'Ă©trangers Ă Wallis-et-Futuna, dont 21 français y compris les missionnaires, douze chinois, sept anglais et neuf mĂ©tis de pĂšre anglais. Futuna ne compte qu'une douzaine d'Ă©trangers, parmi eux uniquement quatre français. En les contrĂŽlant, l'administration française cherche Ă taxer la seule activitĂ© Ă©conomique de l'archipel, le coprah, pour assurer ses recettes fiscales[RXa 4]. En outre, l'exportation du coprah s'interrompt Ă la suite des dommages causĂ©s par le parasite oryctes. Le rĂ©sident de France dĂ©cide alors de rĂ©orienter l'Ă©conomie du territoire vers la Nouvelle-CalĂ©donie. Pour Jean-Marc Regnault, on peut y voir les prĂ©misses des liens toujours plus forts qui uniront Wallis-et-Futuna avec la Nouvelle-CalĂ©donie[R 1]. C'est la fin de l'autosuffisance Ă©conomique pour les deux Ăźles, qui deviennent de plus en plus dĂ©pendantes de l'extĂ©rieur[RXa 5]. Ă l'Ă©poque 1931, aucun Wallisien ou Futunien ne parle français[R 2],[57]. L'enseignement dispensĂ© par les missionnaires se fait en wallisien et en futunien. Jusqu'en 1932, la livre sterling anglaise et le systĂšme anglais de poids et mesures avaient cours Ă Wallis et Futuna ; ils sont remplacĂ©s cette annĂ©e-lĂ par le franc et par le systĂšme mĂ©trique[58]. De 1933 Ă 1938, aprĂšs l'exfiltration du rĂ©sident prĂ©cĂ©dent, le docteur militaire Renaud, le cinquiĂšme mĂ©decin-rĂ©sident lesita, unique mĂ©decin militaire et faisant fonction d' administrateur/prĂ©fet/gouverneur est Jean-Joseph David 1900 ? - 1969[59], aprĂšs un poste de mĂ©decin militaire Ă Raqqa sous le mandat français en Syrie et au Liban. RĂ©gent de fait, aprĂšs punition des fauteurs de troubles wallisiens, malgrĂ© lui toketa, lesita, hau, dans la mesure oĂč le Conseil royal Fono suspend la nomination d'un nouveau roi aprĂšs la mort du roi Mikaele, il assume pendant plus de quatre ans la responsabilitĂ© du souverain dans l'harmonie et la vitalitĂ© du pays ». Le jour du dĂ©part du Roi David, Ă©tranger-roi, mais roi dĂ©chu, sur le navire Pierre Loti, est vĂ©cu presque comme un deuil national, pour la population d'alors environ 6 500 habitants. Guillaume Lachenal en a tirĂ© le livre d'enquĂȘte biographique Le mĂ©decin qui voulut ĂȘtre roi. Sur les traces dâune utopie coloniale Paris, Seuil, 2017. RemplacĂ© par le docteur Lamy, puis par le docteur Charbonnier, il se retrouve au centre d'une Ă©trange utopie de mĂȘme tendance hygiĂ©niste, au Cameroun, au Haut-Nyong. Le rĂ©sident David Tavite est actif, dynamique, Ă©nergique, dirigiste, humanitaire, autoritaire, parfois violent, voire tyrannique, suscitant au dĂ©part une "hostilitĂ© dĂ©clarĂ©e" puis une "docilitĂ© surprenante" grands travaux d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral route de 25 km sur 5 mĂštres de large, citernes en ciment, dĂ©frichement annuel contre mise en jachĂšre, efforts d'abord provisoires, coutumiers, et gĂ©rĂ©s par les chefs de villages, avec fourniture de matĂ©riel dont les machettes et de nourriture d'importation, pratique du sport dont le football, puis réécriture de la constitution du protectorat, nouvelles plantations, abandon de la pĂȘche et des cultures vivriĂšres, sous-nutrition Docteur DĂ©sastre, sociĂ©tĂ© indigĂšne de prĂ©voyance, travail contraint puis forcĂ©, destruction de forĂȘt tabou, Ă©pidĂ©mie de typhoĂŻde 124 morts dĂ©clarĂ©es. La Seconde Guerre mondiale La Seconde Guerre mondiale a entraĂźnĂ© de nombreux bouleversements Ă Wallis. L'Ăźle n'a pas Ă©tĂ© le théùtre de combats, mais a souffert de l'isolement complet pendant dix-sept mois avant d'ĂȘtre investie par les amĂ©ricains, qui y installent une base de 1942 Ă 1946. Ă l'inverse, Futuna reste largement Ă l'Ă©cart de ces mutations. Wallis-et-Futuna, derniĂšre terre française du Pacifique fidĂšle Ă Vichy AprĂšs la reddition de la France Ă l'Allemagne en 1940, les territoires français du Pacifique se rallient au gĂ©nĂ©ral de Gaulle les Nouvelles-HĂ©brides le 20 juillet 1940, les Ă©tablissements français d'OcĂ©anie EFO le 1er septembre et la Nouvelle-CalĂ©donie le 19 septembre 1940[R 3]. Alexandre Poncet 1884-1973[60], Ă©vĂȘque de Wallis-et-Futuna, est un antirĂ©publicain et pĂ©tainiste convaincu il refuse catĂ©goriquement de rejoindre la France libre. Wallis-et-Futuna, alors dĂ©pendants de la Nouvelle-CalĂ©donie, se retrouvent trĂšs isolĂ©s le territoire est la derniĂšre possession française du Pacifique Ă rester fidĂšle au rĂ©gime de Vichy[61]. Wallis devient coupĂ©e de ses voisins Tonga, Samoa, Fidji, qui ont rejoint le camp des alliĂ©s. Plus aucun navire n'aborde l'Ăźle pendant 17 mois[61]. Le rĂ©sident de France, LĂ©on Vrignaud, arrivĂ© Ă Wallis en juillet 1940[R 4], cherche avant tout Ă prĂ©server les intĂ©rĂȘts du territoire. Il doit concilier les positions opposĂ©es de la mission, vichyste, et d'un commerçant influent sur l'Ăźle, partisan du gĂ©nĂ©ral de Gaulle. Il veut Ă©galement obtenir au plus vite du ravitaillement. Rapidement, il se rend compte du pouvoir qu'exercent les missionnaires Ă Wallis et comprend qu'il doit se faire de Mgr Poncet un alliĂ©. Il reste donc lui aussi fidĂšle Ă Vichy. L'unique moyen d'obtenir des vivres est de faire appel aux colonies françaises en Asie Indochine française, distantes de plusieurs milliers de kilomĂštres[R 4]. Pour Jean-Marc Regnault, le refus de la France libre est essentiellement le fait des quelques europĂ©ens rĂ©sidant sur l'Ăźle l'Ă©vĂȘque, le rĂ©sident Vrignaud et le chancelier Alexis Bernast, sans tenir compte de l'avis ou de l'intĂ©rĂȘt des populations locales »[R 5]. Regnault explique le refus catĂ©gorique de l'Ă©vĂȘque pour les responsables catholiques, le problĂšme du ravitaillement est secondaire par rapport Ă l'idĂ©ologie. Si les habitants des Ăźles manquent de produits importĂ©s, ils retourneront cultiver la terre et pĂȘcher »[R 6]. D'ailleurs, un message radio envoyĂ© d'Indochine française le 16 avril 1941 fĂ©licite les Français de Wallis d'avoir acceptĂ© la famine plutĂŽt que la farine qu'ils auraient pu facilement obtenir de NoumĂ©a s'ils s'Ă©taient ralliĂ©s Ă la dissidence »[R 6]. Si certains chefs wallisiens ont pu se montrer favorables au gĂ©nĂ©ral de Gaulle, pour les autochtones, la France devait rester une abstraction et les querelles Londres-Vichy ne les concernaient pas », Ă©crit Regnault[R 6]. Le ralliement des Wallisiens Ă la cause gaulliste est donc, pour Regnault, une lĂ©gende »[R 7]. Ralliement Ă la France libre et installation d'une base amĂ©ricaine Contexte Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle ordonne la reconquĂȘte de Wallis, craignant de voir l'Ăźle tomber dans les mains allemandes[R 8]. L'opĂ©ration est validĂ©e par le gĂ©nĂ©ral le 22 fĂ©vrier 1941, mais retardĂ©e pendant un an en raison d'une fuite d'informations le rĂ©sident Vrignaud apprend les projets de dĂ©barquement et divers soucis techniques[R 9]. Mais Wallis prend une importance stratĂ©gique soudaine avec la poussĂ©e japonaise dans le Pacifique. De 1942 Ă 1946, l'armĂ©e amĂ©ricaine installe une base Ă Wallis. La prĂ©sence amĂ©ricaine a un profond impact sur la sociĂ©tĂ© wallisienne. Images d'archives de 1943 de la marine amĂ©ricaine.Le 8 dĂ©cembre 1941, Ă la suite de l'attaque de Pearl Harbor par le Japon, s'ouvre la guerre du Pacifique. L'Empire du Japon progresse en MĂ©lanĂ©sie, occupant une partie de la Nouvelle-GuinĂ©e et des Ăles Salomon. Pour faire face Ă la menace japonaise, les amĂ©ricains Ă©tablissent des bases dans plusieurs Ăźles de PolynĂ©sie. Parmi celles-ci, Wallis tient une place stratĂ©gique sa situation prĂšs des Samoa occidentales occupĂ©es par les Ătats-Unis en mai 1942 et des Fidji, permet aux avions amĂ©ricains de surveiller la zone et d'empĂȘcher les japonais d'y pĂ©nĂ©trer[62]. Des soldats amĂ©ricains s'entraĂźnent au mortier, puis dĂ©truisent la carcasse d'un bombardier B-24 Ă la dynamite, sur l'Ăźle de Wallis en commandement amĂ©ricain dĂ©cide d'installer une base Ă Wallis. Les nĂ©gociations entre les AlliĂ©s et de Gaulle sont difficiles derriĂšre la question de la rĂ©cupĂ©ration des colonies se pose le problĂšme de qui les administrera, et comment, le systĂšme centralisĂ© français Ă©tant trĂšs diffĂ©rent de l'indirect rule anglo-saxonne. De Gaulle insiste pour que, partout, soit respectĂ©e la souverainetĂ© française[R 10]. Il est donc primordial pour lui que la France Libre prenne le contrĂŽle de Wallis avant l'armĂ©e amĂ©ricaine[R 11]. Chronologie des Ă©vĂšnements Le plan initial des amĂ©ricains prĂ©voit que la flotte amĂ©ricaine entre dans le lagon de Wallis le 28 mai, avec Ă sa tĂȘte le navire de la France Libre. Cependant, le capitaine du bateau l'aviso Chevreuil dĂ©cide d'outrepasser les ordres et entre un jour avant la date prĂ©vue, afin d'affirmer la souverainetĂ© française sur Wallis-et-Futuna[61]. Le 27 mai 1942, l'aviso Chevreuil, de la France Libre, franchit la passe Honikulu au sud et entre dans le lagon de Wallis. Un corps expĂ©ditionnaire conduit par le capitaine Molina de son vrai nom Jean JosĂ© España[63] dĂ©barque sur l'Ăźle. Ils sont accueillis par le rĂ©sident LĂ©on Vrignaud[64], qui accepte de se rendre. Le ralliement Ă la France libre se fait sans aucune violence. Le lendemain, les amĂ©ricains dĂ©couvrent avec stupĂ©faction que les Français sont dĂ©jĂ lĂ . Les soldats amĂ©ricains, partis de Tutuila Ă Samoa, attendent trois semaines le temps des tractations diplomatiques[65], puis vont Ă Apia avant de rejoindre Wallis le 25 mai 1942. Les navires USS Swan et USS Summer sont choisis pour leur petite taille qui leur permet de franchir la passe ; ils sont accompagnĂ© du destroyer amĂ©rican O'Brien et du navire nĂ©ozĂ©landais ModĂšleHMSZS[66]. Ils proviennent essentiellement du 8e bataillon de dĂ©fense de marine . L'Ăźle reçoit les noms de code Strawboard[62], Atom et Lameduck[67]. Wallis au temps des Amelika 1942-1946 L'arrivĂ©e de la civilisation technologique L'armĂ©e amĂ©ricaine effectue des rĂ©parations sur la base de Wallis, en 1943 images d'archives. Le commandement amĂ©ricain fait dĂ©barquer 2 000 GI's sur l'Ăźle, et leur nombre s'Ă©lĂšve Ă 6 000 durant les deux annĂ©es suivantes[50]. En juin 1942, les soldats du gĂ©nie seabees arrivent sur l'Ăźle[62]. Les AmĂ©ricains construisent de nombreuses infrastructures une base aĂ©rienne Ă Hihifo pour bombardiers et une autre Ă Lavegahau, construites au bulldozer un engin jamais vu sur l'Ăźle, une hydrobase Ă la pointe MuÊ»a, un port Ă Gahi construit avec des pierre volcaniques, du bois et du sable locaux[65] et un hĂŽpital de 70 lits[65], ainsi que des routes[68]. Ils acheminent une quantitĂ© importante d'armements, DCA, avions, tanks, etc. En revanche, Futuna n'est pas investie par les AmĂ©ricains[50]. Des aumĂŽniers catholiques amĂ©ricains sont prĂ©sents, ce qui facilite les relations de la mission avec l'armĂ©e amĂ©ricaine. Dans le mĂȘme temps, la crainte d'une attaque japonaise reste persistante DĂšs lâarrivĂ©e des AmĂ©ricains Ă Wallis, on pouvait craindre des raids aĂ©riens sur cette Ăźle, et mĂȘme la possibilitĂ© dâune attaque par mer nâĂ©tait pas exclue ... le danger Ă©tait donc Ă©vident », relate Mgr Poncet[68]. Les AmĂ©ricains organisent des exercices d'attaques et font construire abris et tranchĂ©es pour la population. Bouleversements de la sociĂ©tĂ© wallisienne Cette pĂ©riode a de profondes rĂ©percussions sur la sociĂ©tĂ© wallisienne. Les soldats amĂ©ricains introduisent de nombreux matĂ©riels voitures, bulldozers... et construisent des infrastructures qui aujourd'hui encore ont laissĂ© leur empreinte une des pistes construites par l'armĂ©e amĂ©ricaine est devenue l'aĂ©rodrome de Hihifo, par exemple. De plus, les GI's arrivent avec un important pouvoir d'achat, et Wallis est reliĂ©e par avion et bateau aux Ăźles Samoa. En consĂ©quence, Ă©crit FrĂ©dĂ©ric Angleviel, il en rĂ©sulte une extraordinaire prospĂ©ritĂ© Ă©conomique Ă la fois inattendue, brĂšve et sans lendemain. Une vĂ©ritable folie de consommation sâabat sur lâĂźle malgrĂ© les efforts de rĂ©glementation de la rĂ©sidence »[AngB 2]. Les recettes fiscales du protectorat augmentent grandement grĂące aux taxes douaniĂšres sur les produits amĂ©ricains. Les AmĂ©ricains introduisent les boĂźtes de conserve, notamment le corned beef appelĂ© tini pipi en wallisien[69]. Les Wallisiens en sont trĂšs friands, tandis que les AmĂ©ricains raffolent de la viande fraĂźche procurĂ©e par les animaux vivant sur l'Ăźle. Outre l'arrivĂ©e soudaine de la sociĂ©tĂ© de consommation sur l'Ăźle, la prĂ©sence des AmĂ©ricains bouleverse l'autoritĂ© de la chefferie, de la rĂ©sidence et des missionnaires. En effet, les roturiers tuÊ»a s'enrichissent rapidement en travaillant pour l'armĂ©e amĂ©ricaine. En consĂ©quence, l'administration française se voit obligĂ©e de revaloriser de 1000% l'indemnitĂ© des chefs en 1943[AngB 3]. Pour autant, Judith A. Benett indique que les 250 travailleurs wallisiens employĂ©s par les AmĂ©ricains sont parmi les moins bien payĂ©s de tout le Pacifique, Ă 20 cents de l'heure[70]. Les AmĂ©ricains ont au dĂ©part une perception trĂšs nĂ©gative des Wallisiens, les considĂ©rant fainĂ©ants et porteurs de maladies contagieuses tuberculose, pian, lĂšpre et filariose. Soixante-dix lĂ©preux sont mis en quarantaine sur l'Ăźlot de Nukuatea et les mĂ©decins amĂ©ricains examinent toute la population wallisienne[71]. Les pĂšres maristes tentent de contrĂŽler les mĆurs de la population uvĂ©enne, mais des relations amoureuses et sexuelles se dĂ©veloppent entre GI's et wallisiennes[72]. LĂ encore, la perception est assez diffĂ©rente la mission se plaint d'un relĂąchement des mĆurs et des actes mole katoliko pas catholiques », tandis que les AmĂ©ricains trouvent les Wallisiennes trĂšs farouches[AngB 3]. Plusieurs enfants mĂ©tis naissent de ces unions[72]. La fin du rĂȘve amĂ©ricain En fĂ©vrier 1944, le dĂ©mantĂšlement puis l'Ă©vacuation des bases amĂ©ricaines aux Samoa et Ă Wallis dĂ©bute[62]. Les soldats quittent 'Uvea [73],[74], Il ne reste plus que 300 soldats en mars et seulement douze amĂ©ricains en juin 1944 Ă 'Uvea[73]. En avril 1946, les derniers AmĂ©ricains quittent Wallis[AngB 4]. La pĂ©riode fastueuse de richesse et de gaspillage s'interrompt aussi brutalement qu'elle a commencĂ©. Les Wallisiens se retrouvent face Ă des difficultĂ©s Ă©conomiques les cultures vivriĂšres ont Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©es, les plantations de cocotier ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es faute d'export du coprah, et les volailles sont menacĂ©es de disparition. Le lagon a Ă©galement Ă©tĂ© abĂźmĂ© par la pĂȘche Ă la dynamite[AngB 5]. La population doit se remettre au travail. L'isolement de Futuna pendant la seconde guerre mondiale Futuna, dĂ©pourvue de station de radio, se retrouve dans une situation encore plus dĂ©licate durant la seconde guerre mondiale puisqu'elle est totalement isolĂ©e et coupĂ©e du monde extĂ©rieur. Pendant deux ans, l'administration française et la mission Ă Wallis n'ont aucune nouvelle de Futuna et les habitants, privĂ©s des denrĂ©es de premiĂšres nĂ©cessitĂ© farine, blĂ©, huile, tissus..., survivent uniquement grĂące Ă lâagriculture vivriĂšre. L'arrivĂ©e des AmĂ©ricains rompt quelque peu cette situation, mais Futuna n'est pas occupĂ©e par l'armĂ©e amĂ©ricaine et reste trĂšs isolĂ©e. Le pĂšre 'O Reilly Ă©crit [1945] Sans aucune liaison maritime, Futuna, sans farine sans sucre, sans remĂšdes et sans habits, connaĂźt des jours difficiles. [âŠ] Le 23 juin 1946, un sous-marin amĂ©ricain de passage Ă Futuna donna Ă la mission, sans ravitaillement depuis 2 ans, un peu de farine. »[51]. Cet hydravion anti sous-marins rompt l'isolement de Futuna en emmenant 45 autochtones en Nouvelle-CalĂ©donie ils sont les premiers Ă s'engager hors de leur Ăźle natale[AngB 6]. Un des marchands de coprah aurait profitĂ© de la situation pour abuser des Futuniens, en Ă©changeant du tissu pour les vĂȘtements contre des parcelles de cocotiers. Il aurait mĂȘme, selon Marcel Gaillot, troquĂ© des sacs de coprah en guise de vĂȘtement. Ă l'Ă©poque, la sociĂ©tĂ© futunienne n'est pas du tout monĂ©tarisĂ©e. Cependant, en 1945, le rĂ©sident Mattei l'oblige Ă rendre les parcelles acquises frauduleusement[51]. Marcel Gaillot indique que Futuna est finalement reliĂ©e au monde extĂ©rieure uniquement en 1968, quand un aĂ©rodrome est construit Ă Vele. Jusqu'Ă cette pĂ©riode, les denrĂ©es et les courriers sont lĂąchĂ©s par avion ; l'unique moyen de communiquer est la radio[51]. L'isolement de Futuna se poursuit donc tout au long des annĂ©es 1950 et 1960. Angleviel peut parler de quasi-abandon »[AngB 6]. 1946-1961 une pĂ©riode de transition La pĂ©riode post-1945 est marquĂ©e par la multiplication des crises politiques entre la mission, l'administration et la chefferie et les nombreuses rĂ©volutions de palais. Cinq rois se succĂšdent de 1945 Ă 1959 Ă Wallis, preuve de la forte instabilitĂ© politique qui rĂšgne. La crĂ©ation de l'Union française en 1946 n'affecte pas Wallis-et-Futuna en effet, le territoire Ă©tait considĂ©rĂ© comme un Territoire d'outre mer oĂč les lois de la rĂ©publique Ă©taient limitĂ©es par les pouvoirs traditionnels des souverains. »[RXa 6]. DĂ©sĂ©quilibres politiques depuis 1945 Le 25 mars 1946, le lieutenant amĂ©ricain Zinchek, qui commande les 12 derniers soldats amĂ©ricains restĂ©s Ă Wallis, apporte une pĂ©tition demandant lâannexion de Wallis aux Ătats-Unis et le dĂ©part des Français »[AngB 5]. Finalement, Zinchek est rappelĂ© par le commandement amĂ©ricain, mais cette crise a des rĂ©percussions coutumiĂšres. En avril 1947, le Lavelua Leone Matekitoga est destituĂ©. Pelenato Fuluhea, originaire de Mu'a, lui succĂšde. Trois ans plus tard, en 1950, un mouvement social l'oblige Ă dĂ©missionner[AngB 7]. Les ministres coutumiers Ă©lisent alors Emmanuel Brial, commerçant français d'ascendance wallisienne par sa mĂšre, mais face Ă l'opposition du rĂ©sident et de la mission, Kapeliele Tufele devient Lavelua. Assez vite, des diffĂ©rends l'opposent au rĂ©sident de France. En 1953, Ă la suite d'une nouvelle crise successorale, Aloisia Brial est Ă©lue reine de Wallis. La famille Brial joue un rĂŽle Ă©conomique important dans le territoire, reprĂ©sentant les Ă©tablissements Ballande, mais son influence est rapidement devenue politique[RXa 7]. Ă Futuna, les deux royaumes changent rĂ©guliĂšrement de souverain. Les diffĂ©rends politiques provoquent parfois de vĂ©ritables batailles rangĂ©es »[AngB 8] entre les villages d'Alo. L'influence de la mission reste trĂšs forte, en particulier autour du pĂšre Cantala qui dispose d'une autoritĂ© importante. C'est seulement en 1957, selon FrĂ©dĂ©ric Angleviel, que son dĂ©part et l'arrivĂ©e de deux gendarmes français fait entrer Futuna dans lâĂšre de la normalisation administrative »[AngB 8]. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le pouvoir temporel des missionnaires recule face Ă l'affirmation du rĂ©sident de France, mĂȘme si la mission garde une influence morale prĂ©pondĂ©rante. En cette pĂ©riode oĂč Wallis et Futuna entrent progressivement dans la modernitĂ©, l'Ăglise catholique agit comme un filtre la religion lotu limite les effets nĂ©gatifs de l'irruption occidentale [et] propose de nouveaux modĂšles de vie Ă ses fidĂšles »[AngB 1]. Comme toujours, les trois pouvoirs coutumier, administratif et religieux se trouvent dans un fragile Ă©quilibre. Le dĂ©but d'une immigration de masse vers la Nouvelle-CalĂ©donie Wallis-et-Futuna, territoire d'outre-mer Les Ăźles deviennent en 1961 un territoire d'outre-mer TOM aprĂšs rĂ©fĂ©rendum. Le roi d'Uvea, Tomasi Kulimoetoke II 1916-2007, est signataire de cet accord. AprĂšs la rĂ©vision constitutionnelle du 28 mars 2003, les Ăźles Wallis-et-Futuna deviennent une collectivitĂ© d'outre-mer Ă statut particulier sans que le rĂ©gime de 1961 ne change. RĂ©fĂ©rendum de 1959 et statut de Territoire d'outre-mer 1961 Le Lavelua Tomasi Kulimoetoke rĂšgne sur 'Uvea de 1959 Ă 2007, le plus long rĂšgne de l'histoire de Wallis. Ă la suite de la dĂ©mission forcĂ©e de la reine Alosia Brial et au terme de longues nĂ©gociations, Tomasi Kulimoetoke est Ă©lu Lavelua en mars 1959[AngB 9]. Ă Wallis, le roi est choisi parmi les familles royales et Ă©lu par ces mĂȘmes familles. Il s'agit donc d'une monarchie non pas hĂ©rĂ©ditaire mais aristocratique Ă©lective. Il inaugure une pĂ©riode de stabilitĂ© d'une longĂ©vitĂ© inĂ©galĂ©e dans l'histoire rĂ©cente de Wallis, puisqu'il reste roi jusqu'Ă sa mort en 2007. Tomasi Kulimoetoke est une figure ayant marquĂ© l'histoire de Wallis-et-Futuna, puisque c'est sous son rĂšgne que les deux Ăźles passent du statut de protectorat Ă celui de Territoire d'Outre-Mer. En 1959 est organisĂ© un rĂ©fĂ©rendum sur le changement de statut. Le oui » l'emporte trĂšs massivement 100 % Ă Wallis oĂč la population, suivant les indications de la mission et de la chefferie, vote unanimement pour ; Ă Futuna, le oui » l'emporte Ă 84,50 % Ă Alo et 68,60 % Ă Sigave[51]. DĂ©sormais, les Wallisiens et Futuniens sont citoyens français Ă part entiĂšre, mĂȘme s'ils disposent d'un statut spĂ©cial qui ne s'applique que sur le territoire. Le statut de 1961 est fondamental, puisqu'il maintient et reconnaĂźt l'organisation traditionnelle chefferie et monarchie, le droit coutumier est maintenu pour le civil, l'enseignement catholique est reconnu. Surtout, l'article trois stipule que La RĂ©publique garantit aux populations du territoire des Ăźles Wallis et Futuna le libre exercice de leur religion, ainsi que le respect de leurs croyances et de leurs coutumes en tant qu'elles ne sont pas contraires aux principes gĂ©nĂ©raux du droit et aux dispositions de la prĂ©sente loi.... »[75] Les institutions actuelles de Wallis-et-Futuna prennent forme une assemblĂ©e territoriale Ă©lue au suffrage universel est instituĂ©e. Comptant vingt membres, elle est secondĂ©e par le conseil territorial, composĂ© de chefs coutumiers. Wallis-et-Futuna se sont Ă©galement vus attribuer un dĂ©putĂ© et un sĂ©nateur. Le territoire est Ă©galement reprĂ©sentĂ© par un conseiller Ă©conomique et social. Le poste de rĂ©sident de France est remplacĂ© par celui d'Administrateur supĂ©rieur de Wallis-et-Futuna. Wallis-et-Futuna ont donc bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun statut sur mesure, adaptĂ© Ă lâorganisation sociale et politique des deux Ăźles. AprĂšs 1961 L'anthropologue Françoise Douaire-Marsaudon rĂ©sume ainsi les profondes mutations que connaĂźt Wallis-et-Futuna Ă partir des annĂ©es 1980[76] Dans le dernier quart du xxe siĂšcle, WallisâetâFutuna â et surtout la sociĂ©tĂ© wallisienne â subit dâimportantes transformations, Ă©conomiques et sociales, intellectuelles et idĂ©ologiques. Outre le boom des naissances et lâarrivĂ©e Ă lâĂąge adulte dâune gĂ©nĂ©ration mieux formĂ©e que ses aĂźnĂ©s, on assiste Ă lâessor dâune classe moyenne tournĂ©e vers le monde extĂ©rieur, lui empruntant une part grandissante de ses modĂšles de consommation ou de rĂ©ussite socioâĂ©conomique, comme en tĂ©moigne, par exemple, le dĂ©veloppement de lâentreprenariat Ă Wallis mĂȘme. La monnaie, autrefois rĂ©servĂ©e aux EuropĂ©ens et Ă quelques familles de fonctionnaires locaux, devient plus abondante. La sociĂ©tĂ© wallisienne adopte rapidement le modĂšle de la sociĂ©tĂ© de consommation, provoquant la multiplication des grandes surfaces de vente hypermarchĂ©s comme lâendettement croissant des mĂ©nages auprĂšs des banques. Peu Ă peu, le modĂšle de la rĂ©ussite par lâargent et les affaires concurrence sans le faire disparaĂźtre celui, devenu plus classique » mais aussi plus dĂ©suet, du bon » chef coutumier, fondĂ© sur la capacitĂ© Ă rassembler les hommes et Ă faire fructifier les ressources terrestres et halieutiques » Notes et rĂ©fĂ©rences Notes â Ces publications incluent par exemple en S. Percy Smith., Futuna; or Horne Island and its people. Western Pacific. », Journal of the Polynesian Society, vol. 1, no 1,â 1892 lire en ligne ou bien Dr. Viala, Les Ăźles Wallis et Horn », Bulletin de la SociĂ©tĂ© neuchĂąteloise de gĂ©ographie, vol. 28,â 1919 rĂ©sumĂ©. â La distinction entre MĂ©lanĂ©sie, MicronĂ©sie et PolynĂ©sie proposĂ©e par Dumont d'Urville a Ă©tĂ© largement critiquĂ©e, notamment par Roger Green 1991 qui propose de la remplacer par les concepts d'OcĂ©anie proche et OcĂ©anie lointaine. â En l'absence de traces Ă©crites, la dĂ©limitation temporelle de ces pĂ©riodes ne saurait ĂȘtre interprĂ©tĂ©e trop strictement. De plus, certains transformations profondes apparition de la chefferie, par exemple se dĂ©roulent sur le long terme et il est difficile de les dater prĂ©cisĂ©ment. â Les deux assassins ont les dents arrachĂ©es puis on leur fait mĂącher une racine de kava, avant de les exĂ©cuter. Kau'ulufonua gagne alors le surnom de fekai, cruel ». â Certains forts avaient Ă©tĂ© construits avant l'arrivĂ©e des tongiens et pourraient remonter Ă l'influence samoane sur 'Uvea Sand et al. 2006. â Le terme de syncrĂ©tisme est critiquĂ© par Françoise Douaire Marsaudon Douaire-Marsaudon et al. 2006 RĂ©fĂ©rences Ouvrages et articles scientifiques Histoire prĂ©-europĂ©enne en Patrick Vinton Kirch et Roger C. Green, Hawaiki, Ancestral Polynesia An Essay in Historical Anthropology, Cambridge University Press, 2001, 394 p. ISBN 978-0-511-06700-6 â Kirch et Green 2001, p. 77-79 â Kirch et Green 2001, p. 100 Beyond the shadow of a doubt, the Ancestral Polynesian homeland consisted of the central area of West Polynesia, the area bounded by Samoa, Uvea, Futuna, and Tonga. » â Kirch et Green 2001, p. 282 â Kirch et Green 2001, p. 115, 126 â Kirch et Green 2001, p. 147 â Kirch et Green 2001, p. 184-187 Daniel Frimigacci, Bernard Vienne et Jean-Paul Siorat, Wallis, Futuna 3 000 ans d'histoire, NoumĂ©a, Association de la jeunesse wallisienne et futunienne de Nouvelle-CalĂ©donie, 2001, 64 p. â Frimigacci, Vienne et Siorat 2001, p. 1 de Wallis-et-Futuna â Frimigacci, Vienne et Siorat 2001, p. 15 â Frimigacci, Vienne et Siorat 2001, p. 37 â Frimigacci, Vienne et Siorat 2001, p. 29 â Frimigacci, Vienne et Siorat 2001, p. 45 â a et b Frimigacci, Vienne et Siorat 2001, p. 39 â Frimigacci, Vienne et Siorat 2001, p. 44 â Frimigacci, Vienne et Siorat 2001, p. 49 â Frimigacci, Vienne et Siorat 2001, p. 53 Christophe Sand, Empires maritimes prĂ©historiques dans le Pacifique Ga'asialili et la mise en place d'une colonie tongienne Ă Uvea Wallis, PolynĂ©sie occidentale », Journal de la SociĂ©tĂ© des ocĂ©anistes, vol. 108, no 1,â 1999, p. 103â124 DOI lire en ligne, consultĂ© le 21 septembre 2016 â Sand 1999, p. 115 â Sand 1999, p. 104 â Sand 1999, p. 105 â Sand 1999, p. 107 â Sand 1999, p. 108 â a et b Sand 1999, p. 110 â Sand 1999, p. 112 â Sand 1999, p. 115 â Sand 1999, p. 121 â a et b Sand 1999, p. 115 â a et b Sand 1999, p. 114 Bernard Vienne et Daniel Frimigacci, Les fondations du royaume de 'Uvea. Une histoire Ă revisiter », Journal de la SociĂ©tĂ© des OcĂ©anistes,â 2006 lire en ligne â Vienne et Frimigacci 2006, p. 33 â Vienne et Frimigacci 2006, p. 48 â Vienne et Frimigacci 2006, p. 36 â Vienne et Frimigacci 2006, p. 51-52 â Vienne et Frimigacci 2006, p. 52 â Vienne et Frimigacci 2006, p. 30 â Vienne et Frimigacci 2006, p. 32 â Vienne et Frimigacci 2006, p. 34 XIXe siĂšcle et protectorat FrĂ©dĂ©ric Angleviel, Les Missions Ă Wallis et Futuna au XIXe siĂšcle, Centre de recherche des espaces tropicaux de lâuniversitĂ© Michel de Montaigne Bordeaux III, 1994, 243 p. lire en ligne â Angleviel 1994, p. 124 â Angleviel 1994, p. 11 â Angleviel 1994, p. 24 â Angleviel 1994, p. 32 â Angleviel 1994, p. 50 â Angleviel 1994, p. 34 â a et b Angleviel 1994, p. 37 â Angleviel 1994, p. 38 â Angleviel 1994, p. 39 â Angleviel 1994, p. 56 â Angleviel 1994, p. 57 â Angleviel 1994, p. 60 â Angleviel 1994, p. 60 â Angleviel 1994, p. 63 â Angleviel 1994, p. 154 â Angleviel 1994, p. 136 â Angleviel 1994, p. 206 Jean-Claude Roux, Espaces coloniaux et sociĂ©tĂ© polynĂ©sienne de Wallis-Futuna Pacifique central ThĂšse de doctorat Ăšs Lettres, Paris, UniversitĂ© de Paris I PanthĂ©on-Sorbonne, 1991, 1019 p. lire en ligne â Roux 1991, p. 206 â Roux 1991, p. 205 â Roux 1991, p. 211 â Roux 1991, p. 219-220 â Roux 1991, p. 221 â Roux 1991, p. 202 â Roux 1991, p. 328 Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna Espaces et temps recomposĂ©s. Chroniques d'une micro-insularitĂ©, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, 1995, 404 p. ISBN 2-905081-29-5, lire en ligne â Roux 1995, p. 5 "Le fait essentiel, Ă travers tous les pointillĂ©s de l'histoire locale, reste ... l'ancienne et longue appartenance de Wallis-et-Futuna, quelle que soit ses pĂ©ripĂ©ties [sic], Ă la mouvance du longtemps dynamique empire maritime » de Tonga". â Roux 1995, p. 129 â Roux 1995, p. 128 â Roux 1995, p. 131 â Roux 1995, p. 283 â Roux 1995, p. 7 â Roux 1995, p. 14 â Roux 1995, p. 134-138 â a b c d et e Roux 1995, p. 281 Dominique Pechberty et Epifania Toa, Vivre la coutume Ă Ê»Uvea Wallis, L'Harmattan, 2004 lire en ligne â Pechberty et Toa 2004, p. 36 â Pechberty et Toa 2004, p. 41 â Pechberty et Toa 2004, p. 37 â Pechberty et Toa 2004, p. 39 Seconde Guerre mondiale Jean-Marc Regnault, La France Libre, Vichy et les AmĂ©ricains Des relations difficiles dans le Pacifique en guerre. L'exemple des Ăźles Wallis et Futuna 1940-1942 », Outre-mers, vol. 91, no 344,â 2004, p. 181â200 DOI lire en ligne, consultĂ© le 15 fĂ©vrier 2016 â Regnault 2004, p. 183-184 â Regnault 2004, p. 182 â Regnault 2004, p. 184-185 â a et b Regnault 2004, p. 185 â Regnault 2004, p. 181 â a b et c Regnault 2004, p. 187 â Regnault 2004, p. 200 â Regnault 2004, p. 189 "il est impossible de laisser hors de notre contrĂŽle Wallis-et-Futuna dont la station de sans fil pourrait ĂȘtre utilisĂ©e par les corsaires allemands" â Regnault 2004, p. 189 â Regnault 2004, p. 194, 198 â Regnault 2004, p. 196 FrĂ©dĂ©ric Angleviel, Wallis-et-Futuna 1942-1961 ou comment le fait migratoire transforma le protectorat en TOM », Journal de la SociĂ©tĂ© des ocĂ©anistes, nos 122-123,â 2006, p. 61-76 lire en ligne â a et b Angleviel 2006, p. 69 â Angleviel 2006, p. 62 â a et b Angleviel 2006, p. 63 â Angleviel 2006, p. 61, 64 â a et b Angleviel 2006, p. 64 â a et b Angleviel 2006, p. 65 â Angleviel 2006, p. 66 â a et b Angleviel 2006, p. 67 â Angleviel 2006, p. 66 Autres rĂ©fĂ©rences â a b c d e et f en Christophe Sand, A View from the West Samoa in the Culture History of `Uvea Wallis and Futuna Western Polynesia », The Journal of SÄmoa Studies, vol. 2,â 2006 lire en ligne â Kirch 1984 â en Edwin G. 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Articles connexes DiocĂšse de Wallis-et-Futuna Wallis-et-Futuna Nouvelle-CalĂ©donie Guerre du Pacifique Peuplement de l'OcĂ©anie Histoire de France Histoire des rĂ©gions et territoires françaisHistoire de France RĂ©gions mĂ©tropolitaines depuis 2016 Auvergne-RhĂŽne-Alpes Auvergne, RhĂŽne-Alpes Bourgogne-Franche-ComtĂ© Bourgogne, Franche-ComtĂ© Bretagne Centre-Val de Loire Corse Grand Est Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine Hauts-de-France Nord-Pas-de-Calais, Picardie Ăle-de-France Normandie Nouvelle-Aquitaine Occitanie Pays de la Loire Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Bouches-du-RhĂŽne, Var, Vaucluse RĂ©gions depuis 2016 RĂ©gions mĂ©tropolitaines de 1970 Ă 2015 RĂ©gions mĂ©tropolitaines de 1970 Ă 2015 Alsace Aquitaine Auvergne Basse-Normandie Bourgogne Champagne-Ardenne Franche-ComtĂ© Haute-Normandie Languedoc-Roussillon Limousin Lorraine Midi-PyrĂ©nĂ©es Nord-Pas-de-Calais Picardie Poitou-Charentes RhĂŽne-Alpes RĂ©gion d'outre-mer Guyane Guadeloupe Martinique La RĂ©union Mayotte Territoires et collectivitĂ©s d'outre-mer Nouvelle-CalĂ©donie PolynĂ©sie française Saint-BarthĂ©lemy Saint-Martin Saint-Pierre-et-Miquelon Wallis-et-Futuna Histoire de lâOcĂ©anie Ătat souverain Australie Ătats fĂ©dĂ©rĂ©s de MicronĂ©sie Fidji Ăles Salomon Kiribati Ăles Marshall IndonĂ©sie Nauru Nouvelle-ZĂ©lande Palaos Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e Samoa Timor oriental Tonga Tuvalu Vanuatu DĂ©pendances et territoires Ă souverainetĂ© spĂ©ciale Bougainville Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e Guam Ătats-Unis HawaĂŻ Ătats-Unis Ăles Ashmore-et-Cartier Australie Ăle Christmas Australie Ăles Cocos Australie Ăźles Cook Nouvelle-ZĂ©lande Ăles Mariannes du Nord Ătats-Unis Ăles de la mer de Corail Australie Ăles mineures Ă©loignĂ©es des Ătats-Unis Ătats-Unis Ăle Norfolk Australie Ăle de PĂąques Chili Ăles Pitcairn Royaume-Uni Nouvelle-CalĂ©donie France Niue Nouvelle-ZĂ©lande PolynĂ©sie française France Samoa amĂ©ricaines Ătats-Unis Tokelau Nouvelle-ZĂ©lande Wallis-et-Futuna France
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